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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 07:13

  Ground zero 3

  Dimanche 11 septembre 2011, Au bassin du souvenir, à Ground Zero

                           (Photo Le Nouvel Observateur)

 

 

 

Où le verre et l’acier

S’élevaient babéliens

Dans le ciel des affaires

Là où ce fut la fournaise

Et l’enfer

Là où trois mille vies

Se sont embrasées

Ont été asphyxiées

Ont été consumées

Ont été calcinées 

Ont été sacrifiées

Sont parties en fumée

Sont devenues poussière

Dans le crématoire américain

A ciel ouvert

 

C’est désormais le creux

Rectangulaire

Celui de la douleur

Où pleurent

Les eaux du souvenir

Et où celui qui reste

Avec un papier calque

Vient retrouver

Vient caresser

Vient réécrire

Le nom

De celle qu’il aima

Sur la margelle grise

Le cœur à Ground Zero

 

Au lendemain du 11 septembre 2011

 

 

 

 

 

 

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 13:05

 

 

 

 

Avec l'aide de Claude-Alice link, envers qui je suis reconnaissante, mon blog a été créé le 06 mars 2009.

Aujourd'hui, vendredi 09 septembre 2011, je prends le prétexte du chiffre "rond" de 100 visiteurs (36%) qui y sont venus directement hier (sur 276) pour donner quelques précisions. Ce ne sont pas les "mille e tre" de l'air du catalogue de Don Giovanni mais bien 73.020 visites totales qui y sont comptabilisées, et 152.849 pages de 560 billets (tous genres confondus) qui ont été feuilletées et lues, je l'espère.

Je remercie tous les visiteurs qui l'animent en y apposant leurs commentaires et m'encouragent à continuer à avoir un regard sur la beauté du monde.

 

 

 

 

 

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 13:31
Ce poème de Jules Laforgue (1860-1887) appartient à ses Premiers poèmes, qui furent publiés de manière posthume en 1903, sous le titre Œuvres complètes-Poésies. Avant la parution de ses célèbres Complaintes en 1885, s’il n’avait quasiment rien publié, il avait déjà beaucoup écrit. Mais il renonça à faire paraître ses premiers textes (qu’il appelait de manière amusée ses « poèmes philo »), quand il sut qu’il avait trouvé avec les Complaintes un mode d’expression original, plus conforme à son être profond.
 Ce poème, d'une facture des plus classiques, a néanmoins le mérite de nous donner à voir la vie du jeune bohème "décadent" qui fréquentait les Hydropathes dans les cafés de la rive droite. Transparaît aussi son goût pour la peinture, qu'il acquit auprès de Charles Ephrussi, critique d'art et grand collectionneur devant l'Eternel, dont il devint le secrétaire. Il remplira d'ailleurs sa (courte) vie durant des carnets de notes sur les tableaux qu'il admirait. Point aussi déjà, notamment avec l'allusion à Baudelaire et à Schopenhauer, cet ennui dont il fut la proie, et qu'incarnera plus tard son double dérisoire, l'infortuné prince Hamlet de ses Moralités légendaires (1887).
Epicuréisme

Je suis heureux gratis !- Il est bon ici-bas

De faire, s’il se peut, son paradis, en cas

Que celui de là-haut soit une balançoire,

Comme il est, après tout, bien permis de le croire.

S’il en est un, tant mieux ! Ce n’est qu’au paradis

Que l’on pourrait aller, vivant comme je vis.

Je ne suis pas obèse, et je vais à merveille ;

Je ne quitte mon lit que lorsque je m’éveille ;

Je déjeune et je sors. Je parcours sans façon

Dessins, livres, journaux, autour de l’Odéon.

Puis je passe la Seine, en flânant, je regarde

Près d’un chien quelque aveugle à la voix nasillarde.

Je m’arrête, et je trouve un plaisir tout nouveau,

Contre l’angle d’une arche, à voir se briser l’eau,

A suivre en ses détours, balayé dans l’espace,

Le panache fumeux d’un remorqueur qui passe.

Et puis j’ai des jardins, comme le Luxembourg,

Où, si le cœur m’en dit, je m’en vais faire un tour.

Je possède un musée unique dans le monde,

Où je puis promener mon humeur vagabonde

De Memling à Rubens, de Phidias à Watteau,

Un musée où l’on trouve et du piètre et du beau,

Des naïfs, des mignards, des païens, des mystiques,

Et des bras renaissance à des torses antiques !

A la bibliothèque ensuite je me rends.

- C’est la plus belle au monde ! –Asseyons-nous. Je prends

Sainte-Beuve et Théo, Banville et Baudelaire,

Leconte, Heine, enfin, qu’aux plus grands je préfère.

« Ce bouffon de génie », a dit Schopenhauer,

Qui sanglote et sourit, mais d’un sourire amer !

Puis je reflâne encore devant chaque vitrine.

Bientôt la nuit descend ; tout Paris s’illumine ;

Et mon bonheur, enfin, est complet, si je vais

M’asseoir à ton parterre, ô Théâtre-Français.

 

Jules Laforgues, in Premiers Poèmes

 

 

 

Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,

Thème proposé par Eglantine : Nourritures du corps, nourritures de l’esprit

 

 

 

 

 

 

 

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 13:32

 

La plaine de septembre

Ploie sous le vent du sud

Rude

 

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   Maïs dans la plaine entre Rou et Les Ulmes (Mardi 06 septembre 2011)

 

Dans le ciel gros de pluie

Les nuages au dos rond

Distillent une menace

Grise

Les champs dont la peau douce

A été mise à nu

Par les longs couteaux

Frissonnent

Des vagues de mouettes

Des corbeaux noir asphalte

Se disputent des grains

Dans un échec

Et mat

 

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          Mouettes dans les champs entre Rou et Les Ulmes

                          (Mardi 06 septembre 2011) 

 

Sur leur tige rouge sang

Les maïs courbés

Cachent leurs dés dorés

Sous des toisons

Touffues

L’armée des tournesols

Agite tristement

La roue de ses soleils

Vieilles momies

Indiennes

 

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                     Tournesols entre Rou et Les Ulmes

                          (Mardi 06 septembre 2011)

 

Une mauve esseulée

Crie dans son violet

Pâli

Les poils d’un lapin

Coton sur le chemin

Tracent un destin

Fâcheux

Et sous l’arbre aux sabots

Où je casse une noix

Dedans sa bogue verte

Ouverte

Sur le blanc du tuffeau

Au cœur du fruit veiné

Au cerveau fibrillé

De jaune

Un gros ver annelé

A fait grincer mes dents

Et brisé mon élan

Gourmand

 

Ainsi c’est trop souvent

Avec un coeur ardent

Qu’on s’apprête à croquer

Et mordre dans la vie

Crûment

Alors que mortifère

Immobile et sournois

Dans le fruit croît

Le ver

   

Promenade dans la plaine de Rou,

Mardi 06 septembre 2011

 

 

 

 

 

 

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 07:00

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  Crépuscule sur la ria d'Etel, vu du cours des Quais ( Jeudi 1er septembre 2011)

   

De l’aube au crépuscule

Sur la ria d’Etel

La mer déambule

Rêvant aux archipels

Aux vertes péninsules

Frissonnant au pétrel

Dont le cri vif stridule

Roulant ses vagues-ciels

Ses algues-tentacules

Ses proues rongées de sel

Que le temps coagule

 

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  Le passage du Magouer au crépuscule (Jeudi 1er septembre 2011)

 

La nuit vient irréelle

Sur les eaux qui ondulent

En roses étincelles

Le jour clair capitule

Dans la ria d’Etel

Brûle le crépuscule

 

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Bateau à quai, Etel (Jeudi 1er septembre 2011)

 

Pour la Communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème proposé par Florence : aube et crépuscule

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 15:44

 

Enfant Steilen crédit RMN

Enfant, Steilen (Crédits MNM)

 

 

 

Pelotonnée

Sur le seuil de la porte

Pain d'épice doré

Par le soleil d'été

Parmi l'odeur du thym

De ses longs yeux

Mystérieux

Mai-Ly

Regarde

 

La tache couleur feu

Du rouge-gorge joyeux

Le pigeon haut perché

Ivre de roucouler

Le merle et sa merlette

Comme un couple en goguette

Le lézard preste et gris

A l'aplomb du granit

La fourmi vivandière

Filant dessous la terre

La toile d'araignée

Aux fils fins tissés

Un tout petit caillou

Brillant comme un bijou

 

Son regard

Psalmodie

L'infiniment petit

 

Et puis soudain

Son doigt

A l'ongle-coquillage

Interroge un nuage

 

La fusante hirondelle

A la danse arc-en-ciel

Le rapace immobile

Dont l'ombre se profile

Le trait en pointillé

D'un avion en fumée

Le ciel bleu sillage

Grand faiseur de mirages

 

Son regard

Va rêvant

Dans l'infiniment grand

 

Redeviendrais-je un jour

Cette petite fille

Sur le seuil de la porte

Qui découvre le monde

De ses yeux-univers ?

 

Pour Mai-Ly, ma petite-fille

 

 

 

 

 

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 13:42
 
 
Dans la nuit du 14 au 15 août 2011, dans le village de Jean Ferrat en Ardèche, le chanteur-compositeur Allain Leprest (1954-2011), une grande voix poétique de la chanson française, a choisi de retourner dans sa préhistoire :
 
J'ai vu ma naissance
Et j'ai vu des sens
Interdit de voir
J'ai vu j'ai revu
Je suis revenu
Dans ma préhistoire
 
Le chanteur aux yeux bleu délavé, couleur de la Manche de ses origines, s'en est allé sur la pointe des pieds. Il faut dire en effet que les médias ont bien peu parlé de celui qui disait faire ses chansons « comme [son père] menuisier faisait ses chaises, en artisan exigeant ». Pourtant ceux qui l'ont connu n'oublieront pas cette voix éraillée de douleur et de vin, qui chantait des textes à fleur de peau et de chagrin.
La chanson intitulée « Nu » exprime un dénuement profondément intime. Elle m'apparaît comme le testament d'un poète maudit, que Nougaro qualifiait d' « un des plus flamboyants auteurs entendus au ciel de la langue française ».
 
Nu, j'ai vécu nu
Naufragé de naissance
Sur l'île de Malenfance
Dont nul n'est revenu
Nu, j'ai vécu nu
Dans les vignes sauvages
Nourri de vin d'orage
Et de corsages émus
Nu, vieil ingénu
J'ai nagé dans les cieux
Depuis les terres de feu
Jusqu'au herbes ténues
Nu, j'ai pleuré nu
Dans la buée d'un miroir
Le cœur en gyrophare
Qu'est-ce qu'on s'aimait... Samu
 
Nu, j'ai vécu nu
Sur le fil des songes
Les tissus de mensonges
Mon destin biscornu
Mais nu, je continue
Mon chemin de tempête
En gueulant à tue-tête
Les chansons des canuts
Nu, j'avance nu
Dépouillé de mon ombre
J'voulais pas être un nombre
Je le suis devenu
Nu, j'ai vécu nu
Aux quatre coins des gares
Clandestin d'une histoire
Qui n'a plus d'avenue
 
Nu, je suis venu 
Visiter en passant
Un globule de sang
Un neutrone des nues
Je voudrais qu'on m'inhume
Dans mon plus beau posthume
 
« Pacifiste inconnu »
 
 
 
Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,
Thème : sujet libre
 
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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 14:40

 

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 Meule de foin dans les champs entre Kerouriec et Kergavat (Lundi 29 août 2011)

 

 

Je m'en vais en danseuse

Sur les cahots de terre

Le vent vif du nord-est

Fait frissonner ma peau

 

Le toits bleus du hameau

Dorment dessus les haies

Les saules frémissants

Font glisser 

Leurs ronds écus d'argent

 

Une pie volubile

A mis sa queue-de-pie

Elle se dandine

Sur le chemin

Petit dandy des champs

 

Dans le puits plein du ciel

Un milan plane et crie

Dans les ronciers farouches

Les mûres damassées

Mûrissent

 

Sur les champs arasés

Les bobines de foin

Sont roulées bien serré

Luisantes et solitaires

 

Je sursaute à demi

Au grand éclair gris

D'un envol de pigeons

Gourmands des grains tombés

 

Après la fenaison

 

Entre Kerouriec et Kergavat, en Erdeven,

Lundi 29 août 2011

 

 

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 15:51

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   Le soir tombe sur la barre d'Etel, Samedi 30 juillet 2011

 

 

 

 

Il est dix heures du soir et la mer se fait tendre

Dans la passe sereine où la nuit va s'étendre

Les bleus de la journée se taisent et s'adoucissent

Les contrastes s'éteignent et puis s'évanouissent

 

Dans ce tableau pastel d'une pâle langueur

La nostalgie s'en vient et vous étreint le cœur

Souvenir des bleus royaux et triomphants

Quand vos yeux se brûlaient au ciel à l'océan

 

Et l'on attend l'instant qui ne reviendra pas

Où s'en ira le bleu couleur de la ria

Où le parme et le gris pâliront dans le soir

Et où les eaux secrètes sombreront dans le noir

 

Sur les quais d'Etel, Samedi 30 juillet 2011, 10 h du soir  

 

 

 

 

Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème : Bleu

 

 

 

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 19:39

    Dimanche 28 août 2011 Chapelles en Morbihan 003

  Congre mort sur la plage de la Roche Sèche (Samedi 27 août 2011)

(Photo ex-libris.over-blog.com)

 

 

 

Sur le sable mouillé

Aux algues enlacées

Echoué le sili mor

A l'abandon est mort

 

Il ne sourira plus

De sa bouche fendue

A la vive mâchoire

Au sourire barbare

 

Il n'attaquera plus

En assauts imprévus

Au fond des eaux profondes

La faune vagabonde

 

Il ne fixera plus

De son œil bleu aigu

Les rêveuses épaves

Leurs fantômes d'étraves

 

Il ne longera plus

En serpent ambigu

Les claires eaux côtières

Les courbes insulaires

 

Sur le sable mouillé

Le congre est échoué

La mouette au grand vent

Pleure un bel ondoyant

 

Sur la plage de la Roche Sèche,

Samedi 28 août 2011

 

 

 

 

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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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