Le coeur à Ground Zero.

 

  Dimanche 11 septembre 2011, Au bassin du souvenir, à Ground Zero

                           (Photo Le Nouvel Observateur)

Là

Où le verre et l’acier

S’élevaient babéliens

Dans le ciel des affaires

Là où ce fut la fournaise

Et l’enfer

Là où trois mille vies

Se sont embrasées

Ont été asphyxiées

Ont été consumées

Ont été calcinées 

Ont été sacrifiées

Sont parties en fumée

Sont devenues poussière

Dans le crématoire américain

A ciel ouvert

Là

C’est désormais le creux

Rectangulaire

Celui de la douleur

Où pleurent

Les eaux du souvenir

Et où celui qui reste

Avec un papier calque

Vient retrouver

Vient caresser

Vient réécrire

Le nom

De celle qu’il aima

Sur la margelle grise

Le cœur à Ground Zero

Au lendemain du 11 septembre 2011

Comments

[valdy]

Le poème et la photo donnent à voir une émotion digne et cependant bouleversante, loin du spectaculaire ...
Belle commémoration,
Valdy

[Catheau]

J'ai souhaité cette discrétion. Merci, Valdy, de l'avoir ressentie.

[Jeanne Fadosi]

Ce poème est très beau et très juste; J'aurais aimé que les médias s'en tiennent à cette commémoration au lieu de tous ces étalages impudiques dans la litanie des détails et l'oubli de ce que
furent quand même ces deux tours : symbole de l'arrogance du grand capital financier.
belle semaine

[Catheau]

Merci, Jeanne, de votre témoignage. Rappeler en boucle le détail de l'horreur, ce n'est pas commémorer.