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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 10:51

 lever de lune(

      La pleine lune au-dessus du bûcher

(Photo ex-libris.over-blog.com, Effet Orton, 1er juin 2012)

 

Vague ectoplasme

Folle auréole

Rare rondeur

Orbe d’amphore

Disque odalisque

Cerne de perle

Sacre de nacre

Astre d’albâtre

Hautaine hostie

 

Lune lavée

Lune levée

 

Pour Papier Libre de Juliette

Thème : lever de lune

 

 

 

 

 

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 13:03

 nature-morte-aux-mures-louise-moillon.jpg

      Nature morte aux mûres, Louise Moillon, XVII° siècle

 

 

Lendemain de rentrée

Mes mains sont violettes

Non de l’encre des plumes

Mais du jus chaud des mûres

L’école est buissonnière

Dans la ronce et l’ajonc

La carotte sauvage

Et l’épine-vinette

Sous mes doigts bleu sépia

Les baies têtues s’écrasent

 

En caraco de fer

D’un jaune vert brillant

Une mouche s’affaire

Une abeille se noie

Au cœur d’un liseron

Corollant la prunelle

Tout au creux du roncier

Des plumes accrochées

Me racontent un renard

 

Je sens déjà l’arôme

De la mûre boisée

Dans mes pots de grand-mère

 

Lendemain de rentrée

Mes mains sont violettes

 

En cueillant des mûres à Kergavat,

Mercredi 05 septembre 2012, au matin

 

 

 


 

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 22:25

Fin d'été vieux passageLe Vieux Passage à Plouhinec

(Photo ex-libris.over-blog.com, lundi 03 septembre 2012)

 

Sous le chemin du Vieux Passage à Kervarlay

La ria s’alanguit à la marée montante

Le temps est cotonneux l’air doucement humide


Fin d'été buisson

Buissons sur le petit chemin du Vieux Passage à Kervarlay

(Photo ex-libris.over-blog.com)

 

Les volets bleus sont clos rangées les épuisettes

Les huîtres dans les parcs ont leurs perruques d’algues


Fin d'été parc à huîtres

Parcs à huîtres dans la ria d'Etel

(Photo ex-libris.over-blog.com, lundi 03 septemvre 2012)

 

Le thonier naufragé dort le ventre béant

Les voiliers à l'ancre font un bruit de clapot

Fin d'été thonier

Epave de thonier dans la ria d'Etel

(Photo ex-libris.over-blog.com, lundi 03 septembre 2012)

 

Et tout au fond de l’anse des silhouettes noires

Escortées par leurs chiens gratouillent dans la vase

Comme dans un tableau de Mathurin Méheut


 Fin d'été silhouettes

La ria d'Etel à marée basse près de Pont-Lorrois

(Photo ex-libris.over-blog.com, lundi 03 septembre 2012)

 

Lundi 03 septembre 2012,dans l'après-midi

en allant du Vieux Passage à Kervarlay,

dans la ria d’Etel

 

 

 


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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 20:29

 

 la-madonna-del-parto-piero-della-francesca.jpg

La Madonna del Parto, Eglise san Simeone, Piero della Francesca

 

 

Dans l'orbe du ventre

Dans l'antre du corps

 

Attente lente

Patience immense

 

Un être à naître

 

Le 03 septembre 2012 à 9h20,

En écho au textoésie de Suzâme, reçu le 02 septembre 2012 à 16h 48

link

 


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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 09:43

  Fin-aout-2012-a-Erdeven-078.JPG

 Un phasme sur la table du jardin

(Photo ex-libris.over-blog.com, samedi 25 août 2012)

 

 

Un phasme dit gaulois rêvait dans un jardin,

Gracile et nonchalant.

Il voit venir à lui, parmi l'herbe et le thym,

Le maître de céans.

Le quidam ignorant veut briser la brindille

Agitée par le vent.

Et voilà que, soudain, l'insecte lui chouchille *

Ce discours éloquent :

« Ne vous fiez pas, messire, à ce que vos yeux voient,

Tout n'est que faux-semblant ;

L'univers est mystère aux millions d'aléas,

Multiple et surprenant.

Si Dieu m'a créé phasme et vous, modelé homme,

Nous sommes cependant

De la même famille, quoi qu'il vous en étonne,

Enigmatiquement.

Vous m'avez cru de bois, je vous pensais Hercule,

Maître du firmament.

Nous sommes tous les deux d'infimes particules,

Qui se dispersent au vent,

Des êtres très bornés dévolus à la Mort

Qui, las, vient sûrement,

Nous mener en un lieu que tout mortel ignore.

Ne hâtons point ce temps

Qui viendra à son heure et respectons la Vie

Dans son foisonnement. »

 

Moralité

 

Comme il est beau ce monde qu'un phasme filiforme

Enseigne avec sapience à un béotien d'homme !

 

 

Pour Dominique qui fit en ma compagnie la rencontre d'un phasme

 

 

* chouchille : chuchote (régional)

 

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 16:28

 

 Marquise-d--O.png

Julietta, marquise d'O. (Edith Clever)

 

Quel film singulier que La Marquise d'O. d'Eric Rohmer, que j'ai regardé sur ARTE, dans l'après-midi du mardi 21 août ! Ou plutôt quelle singulière nouvelle que celle de Heinrich von Kleist dont il est la représentation fidèle ! Le cinéaste ne disait-il pas lui-même dans un entretien avec Juliette Cerf que le film « n'est pas une adaptation mais une mise en scène ». Son exigence première a été de démontrer que le dramaturge allemand avait écrit « un véritable scénario ».

« Parti d'une phrase de Roland Barthes qui parlait d'adapter au cinéma La Marquise d'O., », dont il ignorait tout, Rohmer a souhaité ainsi « faire entendre intégralement » cet étrange texte dont la nouveauté fut incomprise lors de sa parution en février 1808 dans la revue Phœbus. Il reconnaît avec humour qu'en 1976 la gauche bouda cette œuvre à cause du mot « marquise » tandis que la connotation du « O » effrayait les vieilles dames !

L'intrigue en effet y est des plus curieuses. Elle se situe en 1799, en Lombardie, pendant la guerre de la Deuxième Coalition (1798-1800), qui vit les puissances européennes s'allier contre la France révolutionnaire. Elle met en scène la reddition du gouverneur de la place forte de M., le colonel Lorenzo von G. (Peter Lühr), entre les mains d'un officier russe, le comte F. (Bruno Ganz), lors de la campagne de Souvarov, et ses conséquences sur la fille du gouverneur, Julietta, marquise d'O. (Edith Clever).

En effet, après avoir échappé aux assauts de la soldatesque russe, grâce à l'intervention du comte F., la jeune veuve, mère de plusieurs enfants, s'évanouit et son sauveur la viole, événement tragique dont elle ne garde aucun souvenir. Peu de temps après, à la stupéfaction de toute la famille, le comte lui propose de l'épouser, pour ensuite passer pour mort dans les combats. Il réapparaît miraculeusement tandis que la marquise perçoit les premiers symptômes de ce qu'elle ne peut croire être une grossesse. Devant ce qu'il faut bien reconnaître comme le déshonneur pour la famille, son colonel de père la chasse du toit paternel et lui impose de résider dans une autre demeure. Sa mère, la colonelle (Edda Seippel), partagée entre des sentiments contradictoires, finira par admettre l'innocence de sa fille.

La jeune veuve décide alors de faire paraître un article dans une gazette. Elle y fait savoir que « sans savoir comment, dans l'attente d'un heureux événement, le père de l'enfant qu'elle allait mettre au monde devait se faire connaître et que, pour des raisons d'ordre familial, elle était décidée à l'épouser ». Quand, le jour dit, le 03 septembre, c'est le comte F. qui se présente, la marquise d'O. le chasse avec véhémence. Cependant, sous la pression de ses parents, elle accepte de l'épouser afin de donner un nom à son enfant mais elle lui ferme aussitôt la porte de sa chambre. Un peu plus tard, elle lui révélera « qu'il ne lui fut pas apparu comme un démon si, lors de sa première apparition devant elle, elle n'avait cru voir un ange ».

la marquise d'O et le comte

La marquise d'O. (Edith Clever) et son "sauveur", le comte F. (Bruno Ganz)

Les sources de cette histoire invraisemblable sont sans doute dans Montaigne qui raconte dans les Essais l'anecdote d'un valet enivré faisant violence à une paysanne endormie. Kleist précise quant à lui que « l'histoire n'est pas fictive et [que] les lieux de son déroulement ont été déplacés du nord au sud ». Par ailleurs, le dramaturge allemand se serait inspiré de Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) pour la description de la relation entre le colonel et sa fille.

Toujours est-il que, située à la lisière de l'ironie et du sentiment, cette œuvre est bien représentative de ce qu'on a appelé le « romantisme de Berlin » dont Kleist était le porte-parole. Cette jeune marquise, victime d'un mal inconnu, n'est-elle pas le double de l'écrivain, malade de « mélancolie morbide » ? Et on connaît la fin tragique du poète incompris et rejeté par les Romantiques, qui se suicida sur les bords du Wansee, près de Postdam, avec sa maîtresse, la musicienne Henriette Vogel.

Romantique, l'œuvre l'est à bien des égards et conforme à la définition qu'en donnait Mme de Staël dans De l'Allemagne, quand elle écrivait que le romantisme est cette poésie « née de la chevalerie et du christianisme ». Dans un contexte de guerre de conquête, le comte F. qui sauve la marquise des derniers outrages apparaît bien comme un preux chevalier issu de la geste courtoise. L'œuvre de Kleist est de plus très marquée par les thèmes de la Chute et de la Rédemption et la connotation chrétienne de l'intrigue peut se lire dans la vision de Julietta qui voit le comte comme un « ange du Ciel ». Le thème de la virginité de Marie est bien sûr présent en filigrane avec la grossesse inexpliquée de la marquise, l'anecdote du cygne souillé de viles matières, souvenir d'enfance du comte, renvoyant davantage au thème plus profane de l'innocence bafouée. Dans une belle formule, Goethe disait que Kleist avait « transformé le tragique grec en mystère chrétien ».

Le film est riche encore par les nombreuses perspectives qu'il soulève. En premier lieu d'abord, on soulignera la lecture féministe qui peut en être faite. Chassée par son père, la marquise assume sa grossesse, et s'essaie à une certaine forme d'autonomie en recherchant par elle-même le père de son enfant. Très influencée par les codes de son époque, elle n'en est pas moins un personnage courageux et atypique pour une femme de ce temps. Sa mère aussi, en enfreignant les ordres de son époux, affiche une certaine forme d'indépendance face au joug patriarcal.

La Marquise von O et son père

La marquise d'O. (Edith Clever) et son père Peter Lühr) après la reddition de la place

Ce long métrage, dont l'intrigue peut sembler datée, présente néanmoins des échos tragiques dans notre actualité contemporaine. On songe au viol qui, en temps de guerre, est une arme véritable. On a aussi à l'esprit le cas de certaines jeunes filles violées après avoir bu malgré elle un narcotique. On soulignera donc, comme le propose le metteur en scène N. Pitaqaj dans sa propre mise en scène de la nouvelle de Kleist, combien cette œuvre « invite à explorer les différentes façons de construire la honte et de représenter les violences faites aux femmes, ou comment la rumeur et les croyances pèsent sur les mentalités du monde moderne ».

La piste psychanalytique semble en outre particulièrement intéressante. Dans la nouvelle, Kleist est singulièrement elliptique sur le viol, perpétré par le comte F. pendant l'évanouissement de la marquise. Rohmer, pour sa part, et par souci de vraisemblance, fait comprendre que l'héroïne est plongée dans un profond sommeil parce qu'elle a pris des narcotiques. On fera remarquer que les comédiens allemands n'étaient pas du tout d'accord avec cette modification, estimant qu'elle transformait le sens de la nouvelle.

En effet, dans la version de Kleist, il n'est pas interdit de considérer que la marquise a fait l'amour en vrai et en rêve mais qu'elle a refoulé inconsciemment cet acte. Quand sa mère dit en souriant à Julietta qu'elle est peut-être enceinte d'une chimère, celle-ci lui répond avec à-propos : « C'est pour le moins Morphée ou l'un des songes de son cortège qui serait le père... » Quant à Kleist lui-même, n'a-t-il pas composé cette curieuse épigramme :

« Ce roman n'est pas pour toi, ma fille ! Evanouie !

Quelle farce éhontée ! Elle a seulement fermé les yeux, je le sais. »

Ainsi, toute cette intrigue pourrait n'être qu'une histoire banale, destinée à mettre en relief la libido féminine, ce que souligne Jacques Hassoun dans un article intitulé « Variations psychanalytiques sur un thème généalogique de Heinrich von Kleist ». Il explique que « la recherche publique » du père inconnu n'est peut-être pour la marquise que « la marque de sa nécessaire absolution ». Il insiste sur le « brouillage » du titre, soulignant cette idée que l'histoire n'est pas uniquement celle de la marquise d'O. mais bien la « geste de tous les personnages » qui y sont impliqués. Il s'étonne devant le personnage du comte, qualifié d' « ange du Ciel » par la marquise, et qui est tout, sauf un être asexué. Il pointe du doigt la scène de réconciliation de Julietta et de son père, que Rohmer, fidèle en cela à Kleist, a filmé comme les transports de deux amants incestueux. Le dramaturge allemand n'écrit-il pas que Lorenzo von G. « posait sur [la] bouche [de sa fille] de longs baisers brûlants et avides comme un véritable amoureux » ? On est bien loin ici des épanchements tels qu'on peut les admirer dans les tableaux de Greuze. Enfin, il s'interroge sur la phrase ambiguë qui clôture la nouvelle : « D'autres jeunes Russes succédèrent au premier. » S'il s'agit sans doute d'autres enfants issus du mariage, ne peut-on penser sans invraisemblance à d'autres amants russes, voire à d'autres enfants illégitimes ? J'ajouterai que cette phrase sibylline m'a aussi laissée très perplexe.

Avec ce film, qui appartient au cycle de ses adaptations littéraires marquées par la stylisation et l'épure, Rohmer se contente cependant d'admirer un autre artiste et s'astreint à une fidélité totale : « Moi, je laisse les significations originales et l'œuvre telle quelle », affirme-t-il. Ancien professeur de Lettres, le cinéaste explique qu'il a tourné « livre en main » l'adaptation de cette nouvelle d'une soixantaine de pages qui comporte à peu près la durée d'un film d'une heure et demie. Ici, aucun dialogue supplémentaire, aucune musique pour conforter le texte et les situations. Le réalisateur s'efface avec humilité pour mettre en lumière avec élégance et rigueur cette histoire extraordinaire.

Il a souhaité seulement « retrouver la naturel de l'époque […] emphatique, plein d'éloquence […] mais filmer comme aurait filmé quelqu'un de cette période si le cinéma avait existé ». Et, selon lui, c'est en s'inspirant de la peinture qu'on aura « des indications sur les attitudes ».

Marquise-d-O-narcotique.png

Le sommeil-évanouissement de la marquise d'O.

C'est ainsi que Greuze lui a sans doute fourni matière pour des scènes qui sont proches de la « comédie larmoyante », chère à Diderot. Je pense notamment à la scène de réconciliation entre le colonel et sa fille, toute remplie d'embrassades et de pleurs. Dans cette période de sensibilité exacerbée, qui a « le goût de la véhémence et de la ligne droite », on peut voir aussi les influences de David et d'Ingres, avec certains plans de la marquise Julietta d'O. qui ne peuvent manquer de faire songer au célèbre portrait de Juliette (!) Récamier. Rohmer reconnaît encore sa dette envers d'autres artistes : le peintre suisse Füssli, à qui il a « rendu un petit hommage dans le plan de la marquise dormant le soir de la bataille, ainsi que quatre peintres allemands de l'époque, dont David Kaspar Friedrich qu'admirait beaucoup Kleist ». Il ajoute que « peut-être l'âme de Goya est[-elle] passée à travers la vision de [son] opérateur, l'Espagnol Nestor Almendros ».

Marquise-d-O-Fussli.jpg

Le Cauchemar, Füssli

C'est cette « tension fertile entre les mots et les images » qui fait la beauté de ce film exigeant dont les acteurs ont été choisis avec soin : Bruno Ganz tout d'abord (à la prestance de Bonaparte au pont d'Arcole) puis des comédiens de théâtre allemands, issus en grande partie de la troupe berlinoise de Peter Stein. Dirigés en allemand par Rohmer, ils ont été contraints à « articuler encore davantage et même à ralentir leur rythme par rapport à un travail théâtral ». Le cinéaste a en outre écrit et dirigé lui-même le doublage en français et ce dernier est d'une qualité remarquable. J'ai aimé entendre s'exprimer la colonelle par la voix reconnaissable entre toutes de la grande Suzanne Flon tandis que Marie-Christine Barrault prête la douceur et la fermeté de ses intonations vocales à la marquise.

Adaptation littéraire certes, ce film surprenant peut néanmoins être vu comme un des « Contes moraux » du cinéaste. En effet, le conflit de l'héroïne avec ses principes d'éducation permettrait ce rapprochement. Il en va de même pour le comte F. qui, en dépit de son forfait, aspire à vivre selon l'honneur et cherche par la demande en mariage à réparer sa faute. Alors qu'il est blessé, ne crie-t-il pas dans son délire : « Julietta ! Cette balle te venge » ?

Cependant, comme nous l'avons souligné, le film conserve une part d'ambiguïté, les personnages étant eux-mêmes d'une grande complexité. L'officier russe, dans son uniforme immaculé, laisse peu transparaître de ses sentiments et de ses réelles motivations ; la marquise n'est peut-être pas aussi naïve qu'il y paraît ; la mère, en prétextant que c'est Leopardo (Bernhard Frey), le beau valet brun, le père de l'enfant à naître, joue avec sa fille un jeu pervers dont elle se repent. Avec ce double jeu du langage et des sentiments, Rohmer mérite bien ici son appellation de « Musset et Marivaux du septième art ».

Quant à dire si le conte est moral ou immoral, c'est à chacun d'en juger !

 la-marquise-d-o-famille.png

Une scène de bonheur familial à la Greuze

 

Sources :

« Ultra Rohmer », shangols.canalblog.com

Entretiens de Rohmer avec Jean-Luc Douin

www.abc-lefrance.com F Fiche film

www.Persée.fr

Le Magazine Littéraire, Entretien de Rohmer avec Juliette Cerf

 

 

 

 

 

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 09:44

Bretagne-Toussaint-133.JPG

Sur la plage de Kerminihy

(Photo ex-libris.over-blog.com, Toussaint 2011)

 

L'été

La nuit

L'insomnie

Fenêtre ouverte

Dans la maison de lande verte

Et de granite gris

J'entends gronder la mer

 

Je pense à une autre nuit

Qui était en novembre

Dans la maison Les Algues

Nom aux senteurs d'iode

Et d'ondulations de sirène

Par les bow-windows

Ma mère voyait la mer du Nord

 

Je me rappelle

Le râle enroué des rouleaux

Rythmant les contractions

Du ventre maternel

Bateau ivre

Je n'ai pas oublié

Mon tournoiement dans les maëlstroms épais

Des noires eaux placentaires

J'entends toujours

Le sifflement des grains de sable

Sur la fenêtre en pluie

Griffer mon visage en chiffon

 

Et soudain j'étais Moi

Projetée sur la grève du Temps

Par la vague violente de la Vie

 

Le bruit de la mer

C'est ma musique native

 

 

 

 

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 21:02

Juillet-2011-092.JPG

   Soir de juillet à Carentec

(Photo ex-libris.over-blog.com, 13 juillet 2011)

 

Dire la mer et ses merveilles

Dire l'amour et ses aimants

Veiller et aimer

 

 

Pour la communauté de Suzâme, Textoésie et Vous,

Textoésie envoyé le 14 août 2012 à 15h 23, link

En réponse au textoésie de Suzâme reçu le 13 août 2012 à 17h 28

 

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 06:46
Criquet.JPG

Le criquet sur la table du jardin

(Photo ex-libris.over-blog.com, dimanche 05 août 2012)

 

 

Haussé sur une table, un criquet fier et gris

Se croyait roi du monde :

Avec son essaim, il avait dévasté provinces et pays,

L’antenne vagabonde.

Altier, il regardait le lézard des murailles,

La fourmi laborieuse ;

Il n’avait que mépris pour la vile piétaille

Et la gent besogneuse.

Il toisait, souverain, le petit peuple apode

Comme autant de sujets.

« Vous serez, disait-il, condamnés à l’exode

Car tel est mon souhait ! »

Un enfant turbulent fortuitement survient :

Le lézard file au trou,

La fourmi se faufile pour rejoindre les siens,

Lui, bondit tout d’un coup ;

Le soulier du garçon l’écrase sans vergogne.

L’insecte ainsi déchut :

Celui qui se croyait le duc de Bourgogne

Brise tel un fétu !

 

Moralité

 

Quand on est tout-puissant, il faut craindre la chute :

Plus haute est l’ascension, plus dure est la culbute.

 

A Kergavat, Dimanche 05 août 2012 


Fable librement inspirée de la présence d’un criquet sur la table du jardin et malencontreusement tué.

 

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 18:06

 

 Rives-et-rivages.JPG

Sur la plage de Kerouriec, juillet 2012

(Photo ex-libris.over-blog.com, Effet Holga et Ombre projetée)

 

Où est donc cet enfant sage

Qui jouait sur le rivage,

Ramassait des coquillages

Et tressait de vieux cordages ?

 

Il a déserté la plage.

Où sont les enfantillages ?

 

Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème proposé par Reine-Claude : rives et rivages

 

 

 

 

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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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