C’est une de mes petites toiles, signée d’un peintre russe, et achetée sur le marché d’Erdeven, il y a quelques années : « Sur les bords de la mer Noire », quand la vie y était douce, et sans l’ombre menaçante des bateaux militaires à l’horizon. Et j’ai pensé à ce poème de Maryna Uzun, dans Souviens-toi de ton Odessa et autres poèmes :
En octobre 2021, Mon Petit Editeur vient de publier mon cinquième recueil de poèmes, intitulé Comme d’un rêve. J’y ai rassemblé les textes écrits au cours de mes voyages. Le titre est emprunté à des vers de Musset, extraits de « A mon frère revenant d’Italie », mars 1844 :
[…] tu t’en reviens
Du pays dont je me souviens
Comme d’un rêve […]
De la Bretagne à l’Australie, en passant par l’Espagne et la Sicile, vous irez sur mes chemins intimes vers des pays réels ou fantasmés. Une invitation à s’en aller.
"Non! jamais je n’ai vu de mortel, homme ou femme, à toi pareil ; et devant toi, je me sens plein de révérence. Je n’ai rien vu de tel qu’à Délos, autrefois, près l’autel d’Apollon, le tronc droit d’un jeune palmier : car je fus là aussi, tout un peuple m’accompagnait sur cette route où je devais trouver tant de soucis... Comme alors, devant lui, je demeurai longtemps dans la stupeur, car jamais un tel fût n’était monté de terre, de même, femme, je t’admire avec stupeur, je crains infiniment de toucher tes genoux." Homère, Odyssée, Chant VI, 117-169, Traduction par Philippe Jaccottet, 1982.
Cette année, le Printemps des Poètes devait avoir lieu du 13 au 29 mars 2021 en célébrant le Désir. Avec les Poédiseurs nous avions préparé deux lectures poétiques qui devaient avoir lieu les 13 et 27 mars. Hélas, la pandémie en a décidé autrement et ces rencontres ne pourront se tenir. En guise de consolation, j'ai écrit ce petit texte sur le Désir.
Sphinx du parc de Bagatelle (photo ex-libris.over-blog.com)
C'est avec surprise et étonnement que j'ai retrouvé ce poème dans de vieux papiers. J'avais dû l'écrire du temps de mes dix-sept ans et il témoigne d'une mélancolie adolescente...
J’aime un sphinx
Il dort au fond de moi
Ainsi que l’algue au creux des mers
Oh je voudrais tel un nomade errant
Faire reposer ma tête en son cou ensablé
Et dormir sans fin en son ombre pensive
Le vent me durcirait la pluie me rongerait
Les sables alentour m’y enseveliraient
Je deviendrais semblable à cette fleur d’énigme
Je serais le collier de ce cou de pierraille
Et je mettrais le baume aux multiples entailles
Car il y a la lèpre et puis les éléments
Les averses de feu et puis celles du sang
Mais il serait aussi le lierre de ma métamorphose
La caresse invisible qui naît avec le temps
Et le sphinx hiératique serait mon bel amant
Sphinx du parc de Bagatelle (Photo ex-libris.over-blog.com)