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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 11:25

C’est une de mes petites toiles, signée d’un peintre russe, et achetée sur le marché d’Erdeven, il y a quelques années : « Sur les bords de la mer Noire », quand la vie y était douce, et sans l’ombre menaçante des bateaux militaires à l’horizon. Et j’ai pensé à ce poème de Maryna Uzun, dans Souviens-toi de ton Odessa et autres poèmes :

« Odessa comme une île »

Odessa,

Comme une île,

Commença

Par les mouettes,

Odessa,

Des piazzas,

Une silhouette,

Elle vous file

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22 mai 2022 7 22 /05 /mai /2022 10:46

La plage de Jean-Bart (Mapio.net)

 

Il paraît qu’aujourd’hui

on l’appelle El Marsa

 

Dans les faux-poivriers

les verts eucalyptus

et l’odeur des lentisques

pour nous c’était Jean Bart

du nom de ce corsaire

brandissant son grand sabre

sur une place flamande

Statue de Jean Bart à Dunkerque

Avec nos espadrilles

sur la falaise en pente

on glissait vers la Crique

extasiés de soleil

éperdus dans l’azur

et dans les eaux étales

on nageait vers notre Ile

Et moi je me souviens

du reflet de la mer

dans les aigues-marines

des yeux de mes cousines

 

 

 

 

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12 novembre 2021 5 12 /11 /novembre /2021 12:36

 

En octobre 2021, Mon Petit Editeur vient de publier mon cinquième recueil de poèmes, intitulé Comme d’un rêve. J’y ai rassemblé les textes écrits au cours de mes voyages. Le titre est emprunté à des vers de Musset, extraits de « A mon frère revenant d’Italie », mars 1844 :

[…] tu t’en reviens

Du pays dont je me souviens

Comme d’un rêve […]

De la Bretagne à l’Australie, en passant par l’Espagne et la Sicile, vous irez sur mes chemins intimes vers des pays réels ou fantasmés. Une invitation à s’en aller.

« S’en aller »

Une image de l’an nouveau

Ce fut cette ruelle

Ouverte sur la mer

Comme une bouffée d’air

Entre deux murs

Une petite lumière

Et un bateau

Pour s’en aller

A Saint-Valéry-sur-Somme,

mardi 27 décembre 2011

 

 

 

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1 mai 2021 6 01 /05 /mai /2021 08:21


"Non! jamais je n’ai vu de mortel, homme ou femme, à toi pareil ; et devant toi, je me sens plein de révérence. Je n’ai rien vu de tel qu’à Délos, autrefois, près l’autel d’Apollon, le tronc droit d’un jeune palmier : car je fus là aussi, tout un peuple m’accompagnait sur cette route où je devais trouver tant de soucis... Comme alors, devant lui, je demeurai longtemps dans la stupeur, car jamais un tel fût n’était monté de terre, de même, femme, je t’admire avec stupeur, je crains infiniment de toucher tes genoux." Homère, Odyssée, Chant VI, 117-169, Traduction par Philippe Jaccottet, 1982.

Ô mes palmiers de Chine

Dans la verdure d’avril

Avec vos grappes noires

Vos floraisons tressées

Vos stipes chevelus

Ulysse revenu

Des Enfers souterrains

Pourrait vous désirer

Ressusciter en vous

Les fantômes aimés

De sa Nausicaa

 

Rou, le 30 avril 2021

 

 

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6 mars 2021 6 06 /03 /mars /2021 17:26

Cette année, le Printemps des Poètes devait avoir lieu  du 13 au 29 mars 2021 en célébrant le Désir. Avec les Poédiseurs nous avions préparé deux lectures poétiques qui devaient avoir lieu les 13 et 27 mars. Hélas, la pandémie en a décidé autrement et ces rencontres ne pourront se tenir. En guise de consolation, j'ai écrit ce petit texte sur le Désir.

 

Oserai-je le dire

Ce dur désir sans rides

 

Ces ires indicibles

Mouvement invincible

Au creux des interstices

Au gré des précipices

Soudain il se fait jour

Souvent  il devient lourd

Il faut que je le porte

Avant que je sois morte

Quel donc ce secret

Serrant comme un lacet

Une flèche pointue

A la blessure têtue

Un sursaut implacable

Un appel insatiable

Un vif coup de ciseaux

Ou un lent lamento

Il me suit et m’assiège

Comme au collet d’un piège

 

Oserai-je le dire

Cette ombre ce vampire

C’est la marche en avant

De mon être vivant

 

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11 février 2021 4 11 /02 /février /2021 11:02

Dans l'église Sainte-Croix de Marson (Photo ex-libris.over-blog.com)

C’était vers le midi

Au temps d’Epiphanie

L’église solitaire

Ouverte à la lumière

Le prie-Dieu en velours

Dans le rouge du jour

Le lutrin immobile

Attendant l’Evangile

Sur l’autel en tuffeau

Des fleurs en chapiteau

Dans l’ombre des branchages

Glissant sur son visage

La blanche Vierge-mère

Que le soleil éclaire

Tient dans ses bras l’Enfant

En offrande à l’orant

Qui prie seul à genoux

Sous les tiges du houx

C'était vers le midi

Au temps d'Epiphanie

J’ai vu l’Amour sans âge

Dans l’ombre des branchages

Dans l’église de Marson, mercredi 20 janvier 2020

 

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12 août 2020 3 12 /08 /août /2020 08:24

Persistance de la mémoire ou Les Montres molles (1931), Salvador Dali

 

Dans l’étuve des jours

Et la touffeur du temps

Ruisselante mémoire

 

La fraîcheur d'autrefois

Dans la vie frémissante

L’eau claire des matins

Sans le sel bleu des larmes

Le souffle de torrent

Du vent des amitiés

La caresse mouillée

De l’averse amoureuse

La vague verte et vive

Des visages vivants

La lampée frémissante

Des beaux étés perdus

La froidure de glacier

Du glaçon des douleurs

Le passage dans l’ombre

Hors des passions brûlantes

Le saisissement froid

Sur le marbre du cœur

 

Dans la moiteur des ans

Humer l’air frais des rires

Envolés au néant

Rouvrir une fenêtre

Au courant d’air des mots

Qui désaltéreront

Ma détresse assoiffée

 

Mercredi 12 août 2020

 

 

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22 mai 2020 5 22 /05 /mai /2020 09:42

Banquise, 11 décembre 2018 (Photo AFP, Kate Ramseyer)

Une autre surprise de mon journal d'autrefois... Tout cela est bien loin !

 

Beau comme un péché de jeunesse

Dur paysage d’hiver

Où les arbres sont des chandeliers

Mouettes et mains mêlées

Aux canaux qui se gercent

Cris jetés dans le blanc

Bruits se feutrant à la vitre de l’air

Hiver sur la mer

Hiver en mon cœur

 

 

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16 mai 2020 6 16 /05 /mai /2020 17:15

Sphinx du parc de Bagatelle (photo ex-libris.over-blog.com)

C'est avec surprise et étonnement que j'ai retrouvé ce poème dans de vieux papiers. J'avais dû l'écrire du temps de mes dix-sept ans et il témoigne d'une mélancolie adolescente...

 

J’aime un sphinx

Il dort au fond de moi

Ainsi que l’algue au creux des mers

Oh je voudrais tel un nomade  errant

Faire reposer ma tête en son cou ensablé

Et dormir sans fin en son ombre pensive

Le vent me durcirait la pluie me rongerait

Les sables alentour m’y enseveliraient

Je deviendrais semblable à cette fleur d’énigme

Je serais le collier de ce cou de pierraille

Et je mettrais le baume aux multiples entailles

Car il y a la lèpre et puis les éléments

Les averses de feu et puis celles du sang

Mais il serait aussi le lierre de ma métamorphose

La caresse invisible qui naît avec le temps

Et le sphinx hiératique serait mon bel amant

 

Sphinx du parc de Bagatelle (Photo ex-libris.over-blog.com)

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27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 09:51

 L'arbre dans la fenêtre

s'offre à moi le matin

Il est toujours le même

mais il est différent

selon les ciels changeants

Il me dit comment être

si le temps est chagrin

si les nuages blêmes

alourdissent mon cœur

si la branche en couleur

dessine et teint de vif

le jour intempestif

Il est ma vigie noire

mon phare et mon perchoir

avec des vagues d'ailes

et son ballon de gui

renouvelle le temps

et quand le jour commence

et quand le jour finit

 

Tu seras mon arbre

disait Apollon à Daphné

et moi je le redis

à mon haut fût fidèle

 

 

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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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