Le Triomphe de saint Raphaël, Puerta del Puente, Cordoue
(Crédit photos, Espana)
A Cordoue dans les ruelles
S’envole saint Raphaël
Séraphin au blanc visage
Menant mon vagabondage
Dans la Juderia de Cordoue,
Mardi 17 avril 2012
Le Triomphe de saint Raphaël, Puerta del Puente, Cordoue
(Crédit photos, Espana)
A Cordoue dans les ruelles
S’envole saint Raphaël
Séraphin au blanc visage
Menant mon vagabondage
Dans la Juderia de Cordoue,
Mardi 17 avril 2012
Chat au-dessus d'une porte d'un "carmen" de l'Albaicin à Grenade
(Photo ex-libris.over-blog.com, dimanche 15 avril 2012)
Dans l’Albaicin par les rues tortes
En paresseux dessus-de-porte
Rêve et sommeille un soyeux chat
Tel un pacha de l’Alhambra
Dans les ruelles de l’Albaicin, Grenade,
dimanche 15 avril 2012 après midi
Jacques Weber dans Eclats de vie (Photo sortir82.fr)
Vendredi 04 mai 2012, au théâtre Beaurepaire à Saumur, le comédien Jacques Weber a permis à des spectateurs jubilatoires de se venger de l’école, ainsi qu’il le dit lui-même. Dans son spectacle en solo, intitulé Eclats de vie, pendant une heure et demie, il leur a donné à entendre avec délectation et puissance les mots de ses écrivains favoris, ceux-là même qui lui faisaient peur lorsque, jeune collégien, il devait les réciter.
Cette soirée de textes, « ni lecture ni représentation », est le résultat d’un long compagnonnage avec les amis de sa bibliothèque. Au fil des années, en une lente maturation, de Deux heures sans savoir à ce one-man show, en passant par Faena, Seul en scène (que je me rappelle avoir vu dans l’élégant cadre du Plessis-Macé) et A vif, est né ce florilège de textes, nourri par quarante années de théâtre. C’est un spectacle éminent vivant, sans cesse repris et modifié, une sorte d’autoportrait du comédien, réfracté à travers les écrivains qu’il chérit. « Une parenthèse jouissive et ludique », dans laquelle Jacques Weber insère désormais des pages écrites de sa main.
S’il fait disparaître peu à peu les morceaux de bravoure des grands textes classiques, souvent destinés à montrer le savoir-faire de l’artiste, il sait faire la part belle à des textes moins connus ou d’autres qui, détachés de leur contexte, prennent une force nouvelle. « Un enjeu de ce récital », avoue Jacques Weber, « c’est un peu de pervertir les grands textes ». Car ce qui compte pour lui, c’est « la façon dont les choses bougent sous le discours ». Et celui qui incarna Galilée, VGE et Solness le Constructeur précise qu’il n’aime rien tant que « le courant de la pensée, le continu et le zig-zag ».
Ainsi, en dépit de la trame du spectacle qui suit le jeune collégien puis l’adolescent amoureux jusqu’à l’apprenti comédien fou de théâtre et l’homme mûr, bouleversé par le tragique de la vie et l’inéluctable de la mort, le spectateur est sans cesse surpris par la diversité des choix.
Le fantôme de Cyrano bien sûr (qu’il interpréta plus de deux cents fois ainsi que le personnage du comte de Guiche dans le film de Rappeneau) ne pouvait manquer de débuter le spectacle. Quant à la fable, « Le Corbeau et le Renard », il nous invite à l’entendre dans une fabuleuse leçon de diction, digressive et inénarrable. Le Perdican de Musset (On ne badine pas avec l’amour, acte II, scène 5) et le poète aux sandales de vent (« Roman ») nous diront les émois des premières amours. Et cet « athée qui doute » nous donnera à entendre avec une sonorité neuve la tirade de Sganarelle sur les preuves de l’existence de Dieu dans toute sa séduction burlesque (Dom Juan ou le Festin de Pierre, acte III, scène 1).
La violence hédoniste de Boris Vian (« Je voudrais pas crever »), le cynisme littéraire d’Antonin Artaud (« Le Pèse-Nerfs »), l’écriture blanche de Marguerite Duras (« Le Coupeur d’eau ») sont encore convoqués pour exprimer la tragique beauté et l’horreur de la vie. Quant à Vladimir Maïakovski, on le découvre affronté sans espoir au mutisme forcené du monde dans une poignante apostrophe à la mère et à Maria (« Le Nuage en pantalon »).
Parmi ces textes-phares, la voix personnelle du comédien se fait entendre dans les transitions et les « Histoires de théâtre » qui se souviennent de Louis Jouvet ou de Laurence Olivier. On aimera particulièrement sa rêverie devant la mer (« Le ciel est à l’eau ») ou le si juste portait des marins bretons (« Le Marin »).
C’est Christine Weber, son épouse et complice depuis plus de vingt ans, qui a concocté la mise en scène du spectacle ; et l’on sent bien que ces deux-là travaillent ensemble depuis longtemps. Le comédien sait qu’il peut lui faire entière confiance car « elle a la logique savante des mères qui voient tout ».C’est elle qui organise le fil du discours, limite justement les improvisations (pas toujours pourtant! François Baroin caricaturé en petit marquis sortant de Bercy, c’est drôle mais était-ce nécessaire ?), éclaire avec art les différentes phases de la représentation. Sous une lumière bleue, elle fait irradier la chemise immaculée ouverte sur le simple costume gris et la léonine chevelure blanche.
Le comédien, souvent assis à jardin sur un petit tabouret, parfois debout à l’avant-scène ou déambulant sur le plateau, donne libre cours à son immense talent d’interprète. Sa voix profonde, « d’un moelleux de plume et de velours », est toute en nuances ; son sourire tendre ou ironique, ses mains expressives et virevoltantes, son autodérision, son aisance de gros chat font merveille. Et quelle palette expressive pour incarner un Corneille vieillissant et cacochyme dans les « Stances à Marquise » ! (Mais n’est-ce pas vain à cette occasion d’évoquer NKM au soir de sa vie ?) Quelle pudeur aussi, toute en émotion contenue, pour dire l’intensité du drame d’une « jeune mère arriérée », victime offerte au « Coupeur d’eau » de Marguerite Duras !
Si Jacques Weber excelle dans la truculence et l’excès (on le verrait bien en Falstaff), peut-être n’est-il jamais meilleur et vrai que lorsqu’il jugule sa formidable force intérieure. N’est-ce pas en nous apprenant avec retenue à « dénicher le frémissement d’une phrase » qu’il nous révèle le mieux la fêlure du monde ?
Sources :
L’avant-scène théâtre, n°1302 : « Jacques Weber, auteur et interprète, A. H ; « Un récital arrivé à maturité, Rencontre avec Jacques Weber », Propos recueillis par Gilles Costaz
Voir la vidéo du spectacle de Jacques Weber :
La Chambre des Rois Maures, dans le palais de Pierre 1er le Cruel, Alcazar de Séville
(Photo ex-libris.over-blog.com, dimanche 15 avril 2012)
Sous les bleus plâtre mudéjars
Du vieux palais de l’Alcazar
Sous les muquarnas des ciels
Du premier Pierre le Cruel
Erre Maria de Padilla
Belle à damner Dieu et Allah
Elle offrit au roi son amant
Ceinture en forme de serpent
L’amante était une sorcière
Et son histoire est légendaire
Je rêve à Maria del Flor
Dans la chambre nue des Rois Maures
Sous les bleus plâtres mudéjars
Du vieux palais de l’Alcazar
Dans la Chambre des Rois Maures,
palais de Pierre 1er le Cruel, Alcazar de Séville,
Dimanche 15 avril 2012
Décoration mujédar : plâtres bleus de la Chambre des Roi Maures, Palais de Pierre 1er le Cruel, Alcazar de Séville
(Photo ex-libris.over-blog.com, dimanche 15 avril 2012)
Echo et Narcisse, John-William Waterhouse
Aux miroirs verts des eaux
Reflets dans son regard
Narcisse a fui Echo
Amour et désespoir
Textoésie en écho à celle de Suzâme,
reçue mardi 1er mai à 13h 50
Azulejo évoquant la mort du dernier Abencérage, qu'immortalisa Chateaubriand,
Patio de la Sultana, jardins du Generalife, Grenade,
(Photo ex-libris.over-blog.com, dimanche 15 avril 2012)
Sous le cyprès de la Sultane
Où sanglote l’escalier d’eau
Quand la nuit vient à fendre l’âme
On entend un funèbre écho
C’est le chef de l’Abencérage
Roulant sanglant sous le couteau
Ravi d’amour sur le dallage
Dans le patio de la Sultane, jardins du Generalife,
Dimanche 15 avril 2012
La maison aux volets bleus sur l'îlot de Nichtarguer à Saint-Cado, Morbihan
(Photo Wikipédia.org)
Un jour j’irai à Saint-Cado
Je monterai au blanc canot
Vers la maison aux volets bleus
Où nichent les noirs macareux
Quand le soleil couchant descend
Sur la ria aux flots mourants
Sur le muret de pierres sèches
J’écouterai seule à la fraîche
La légende de Glamorgan
Le saint Cado du Morbihan
Venu sur mer en lit de pierre
Et le trompeur de Lucifer
J’écouterai les vifs sons
Des enfants plongeant du vieux pont
Les pas marcheurs vers la chapelle
Sonnant dans l’air immatériel
M’éblouira le blanc des murs
Comme à ma peau une écorchure
S’exaltera le bleu des toits
Au doré du ciel qui flamboie
Et sur la ria qui s’endort
Je verrai virant de bord
L’ombre rouge d’un sinagot
De ma nuit le rêveur flambeau
Pour Papier Libre de Juliette,
Thème : sur la photo de la maison aux volets bleue de la petite île de Saint-Cado (Morbihan)
Les Juges intègres, un des panneaux du triptyque de L'Agneau mystique de Jan Van Eyck (1432).
Dans La Chute, Camus évoque le vol de cette oeuvre dans la cathédrale Saint-Bavon de Gand, le 11 avril 1934
Vendredi 27 avril 2012, au théâtre Beaurepaire à Saumur, le comédien Jean Lespert nous a donné à entendre avec force et subtilité la voix d’Albert Camus, « l’homme ulcéré » (Jean Onimus). Il interprétait La Chute (1956), un des derniers grands textes du penseur de l’absurde, dans une adaptation de Catherine Camus et de François Chaumette.
Dans un décor nu- seulement trois praticables gris- et deux accessoires- un verre de genièvre et un manteau- le comédien a interprété le personnage de l’avocat Jean-Baptiste Clamence, en en restituant avec ironie toute la complexité ambiguë.
On sait que c’est à la mi-mars 1956 que Camus achève la rédaction de ce récit. Renonçant à l’insérer dans le recueil de nouvelles, L’Exil et le Royaume, l’auteur le publiera seul le 16 mai de la même année. L’œuvre témoigne sans doute du souci constant d’examen de conscience d’un homme rongé par la perte de l’innocence, ainsi qu’il l’écrit lui-même dans ses Carnets. S’il est par ailleurs vain de voir en ce juge-pénitent Camus lui-même, il est certain que le récit est révélateur d’un moment de grand trouble et de bouleversement intime dans son existence.
Le texte se présente à nous à la manière d’une tragédie moderne en cinq actes, correspondant chacun à cinq soirs. La Prière d’insérer de Camus en propose un résumé éloquent : « L’homme qui parle dans La Chute se livre à une confession calculée. Réfugié à Amsterdam dans une ville de canaux et de lumière froide, où il joue à l’ermite et au prophète, cet ancien avocat attend dans un bar douteux des auditeurs complaisants.
Il a le cœur moderne, c’est-à-dire qu’il ne peut supporter d’être jugé. Il se dépêche donc de faire son propre procès mais c’est pour mieux juger les autres. Le miroir dans lequel il se regarde, il finit par le tendre aux autres.
Où commence la confession, où l’accusation ? Celui qui parle dans ce livre fait-il son procès, ou celui de son temps ? Est-il un cas particulier, ou l’homme du jour ? Une seule vérité en tous cas dans ce jeu de glaces étudié : la douleur, et ce qu’elle promet. » (p. 2007)
Jean Lespert (qui a déjà interprété une conférence-spectacle intitulée Florilège de Camus) incarne avec brio Jean-Baptiste Clamence, cet homme poursuivi par le souvenir de sa faute originelle. Une nuit de novembre, près du pont Royal (lieu symbolique du passage et de l’initiation), il avait entendu le corps d’une jeune femme tomber à l’eau. Il était demeuré paralysé et incapable d’agir, attitude à l’origine d’un intense sentiment de culpabilité et de sa chute morale.
Les jeux de lumière de la mise en scène de Vincent Auvet servent à merveille les oscillations de cette âme tourmentée. La lumière sera rouge- à jardin- lorsque Clamence sera avec son interlocuteur muet dans le bar à matelots, le Mexico-City. Elle sera bleutée et funèbre- à cour- lors des errances dans Amsterdam et dans l’île de Marken. Le personnage décrit d’ailleurs la Hollande, comme « un petit espace de maisons et d’eaux, cerné par des brumes, des terres froides et la mer fumante comme une lessive ».
Lorsque Clamence révélera à son compatriote sa faute et cet éclat de rire qui le juge et qui le poursuit depuis des années ("L"univers entier se mit alors à rire autour de moi", p. 1514), il se tiendra à l’avant-scène sous le halo rond de la poursuite. Il est alors bien enfermé dans le cinquième cercle de l’Enfer de Dante, évoqué dans le premier chapitre.
Dans son jeu, Jean Lespert a, me semble-t-il- choisi d’insister sur l’ironie permanente du texte de Camus, mettant ainsi à jour avec éclat le cynisme du personnage. Ses demi-sourires, ses hochements de tête, ses mouvements avec son verre, ses intonations pleines de sous-entendu, sa courtoisie affectée, ses fausses hésitations, sont au service d'une pseudo confession cathartique, qui ne demande pourtant jamais le pardon. Ce "puritain de notre temps" (titre auquel Camus avait pensé) l’exprime clairement : « D’ailleurs, je n’aime plus que les confessions, et les auteurs de confessions écrivent surtout pour ne pas se confesser, pour ne rien dire de ce qu’ils savent. » Et pour se dédouaner, c’est alors toute la condition humaine qu’il accuse.
Roman de la mauvaise foi, ce long soliloque de 170 pages se prête particulièrement à l’adaptation théâtrale. Il met remarquablement en lumière l’origine du mot comédien-hypokritès- qui prend ici tout son sens dans ce discours qui n’est que mensonge. En effet, plus le personnage se livre, plus il nous échappe.
Le comédien sert avec art ce personnage de Janus bi-frons, qui est l’un des plus grinçants de l’œuvre camusienne, ainsi que l’écrivain lui-même le présente : « Je me suis laissé emporter par mon propos : brosser un portrait, celui d’un petit prophète comme il y en a tant aujourd’hui. Ils n’annoncent rien du tout et ne trouvent pas mieux à faire que d’accuser les autres en s’accusant aux-mêmes. » (Le Monde, 31 août 1956), (p. 2003). C’est ainsi que « Jean-Baptiste Clamence » n’a rien de commun avec Jean le Baptiste dit le Précurseur des Evangiles et que sa « clameur » est stérile.
Ce très grand texte, tout empreint de références religieuses, où sont convoqués Descartes et Pascal, traduit le pessimisme foncier d’un écrivain- chrétien sans Dieu ou saint laïque comme on voudra. Selon lui, en effet, l’homme ne peut combler le vide laissé par la mort de Dieu et il est alors enclin à céder aux forces obscures du narcissisme et de l’individualisme.
Pamphlet contre Sartre et les intellectuels de la revue Les Temps modernes, écho aux Confessions de saint Augustin et de Rousseau, roman de la mauvaise foi, réflexion philosophique sur la condition humaine emprisonnée dans la cellule de « malconfort » (p. 1529), étonnante enquête policière autour du vol du panneau Les Juges intègres du triptyque de Van Eyck, L’Agneau mystique, expression puissante de la pensée tragique, La Chute est certes tout cela à la fois.
Mais ce qui m’a surtout plu dans ce spectacle, c’est de voir combien le texte de Camus- passionné lui-même de théâtre et fin connaisseur de ses techniques- se prête excellemment à la mise en voix. Avec ce Saducéen, avec ce Bon apôtre (titre que Camus avait envisagé), avec ce pénitent hypocrite, avec ce juge sans pitié, avec ce personnage donjuanesque et trompeur, avec cet avocat comédien qui possède toutes les ficelles de la sophistique du discours, l’écrivain philosophe met à nu le fonctionnement de l’individu absurde. Ce faisant, il en fait vraiment « un héros de notre temps ».
Les pages citées renvoient à Théâtre, Récits, Nouvelles, Albert Camus, Bibliothèque de la Pléiade, NRF, 1962
Célestines, bougainvillées, rosiers pimprenelle, dames de nuit, arcs en plein cintre, colonnes de pierre
entourant le palmier central du patio d'accueil du palais Viana
(Photo ex-libris.over-blog.com, mercredi 19 avril 2012)
S’il est un paradis
C’est le palais Viana
Où sans fin à l’envi
Je mènerai mes pas
Aux patios parfumés
Où jase à l'infini
Clair et jamais lassé
Le tendre chuchotis
Des fontaines aux losanges
Qu’enivre et que ravit
La senteur des oranges
Palais du marquis de Viana, Cordoue,
au matin du mercredi 19 avril 2012
Le jardin quadrillé par les buis centenaires et la fontaine circulaire
(Photo ex-libris.over-blog.com, mercredi 19 avril 2012)
La rare bergamote dans le patio des grilles, palais Viana, Cordoue
(Phot ex-libris.over-blog.com, mercredi 19 avril 2012)
Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,
Thème proposé par Enriquetta : virtuel
Au tablao de l’Albayźin
Dans la lumière mandarine
Neiges de la sierra
Tours de l’Alhambra
Dessinées en à-plats
Sur les chaises de paille
Criant le vert et rouge
Assise et le regard perdu
La brune est en bleu
La blonde est en blanc
La brune est en noir
Les châles les franges les volants
Silhouettant son corps ardent
Les barrettes les peignes
Et les boucles d’oreilles
Font des reflets dorés
Les vifs talons à clous
Sont d’un noir andalou
Et la guitare est ronde
Au milieu des trois hommes
Aux cheveux de corbeau
La corde vibrera
Elle se lèvera
Fière et indifférente
Le menton relevé
Le dos les reins cambrés
Dans l’orgueil retenue
C’est du sol que viendra
La flamme de ses pas
Lente et vive à la fois
Zapateado urgent
Montant jusqu’à ses mains
Oiseaux aux ongles rouges
Volant dans la poussière
Et la transpiration
Dans les vives palmas
Le chant profond se lève
Répond à la musique
Les hommes la regardent
La guitare s’affole
Le rythme va dément
La transe la prend toute
La gitane andalouse
Et l’épouse jalouse
D’où lui vient donc ce charme
Mystérieux duende
Et que contemple-t-elle
La flamenca si belle
Dans son rêve intérieur
Où bat le sang lointain
Le psaume du rabbin
Le cri du muezzin
Et le chant byzantin
Ses gestes sont douleur
Mouvements de fureur
Fulgurance intérieure
Une histoire de pleurs
De ceux que l’on tua
De ceux que l’on brûla
De ceux qu’on exila
Les frères de Lorca
Souffrance et volupté
Le flamenco
Comme un couteau
Dimanche 15 avril, 21h 45, Grenade,
Au tablao de l’Albaýzin,
Mirador de San Cristobal,
Spectacle de flamenco
Crédit photos : Dominique Lenfantin