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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 17:10

100_3605.JPG

 

Dans un repli du rocher

J’ai vu la vie d’un peuple

En transhumance

Aux lointains des vallées mortes

 

Il lisait dans le doux de la nuit

Des couronnes de feuilles

Ceignaient son front

Le ciel était son baldaquin


Dans le creux de l'ancien caillou
J'ai vu l'homme aux bras de lune
Et j'ai rêvé la femme
Aux seins de soie 


Dans les plis de la terre

J’ai vu l’enfant noir

Aux cheveux blonds

Il se baignait dans la clarté de l’eau

 

Avec son bâton

Il dessinait des ronds

Sur la terre rouge

C’était le Temps du Rêve

   

Dans l’anfractuosité de la pierre

J’ai vu l’homme couleur de neige

Il fendait les crânes

Il crevait les yeux

 

Dans l’obscurité minérale

J’ai vu le fossoyeur perfide

Qui creuse le chagrin

Et les larmes

 

Dans les recoins secrets

J’ai vu la mort d’un peuple

Au rocher sacré

Qu'ils appellent Uluru

Uluru, Red Center, Australie
Le 24 octobre 2009

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 07:32

Crane-de-Yorrick.jpg

Au plus profond des cimetières


Au creux des marais mortifères


Inlassablement


Gémit le Temps


Samedi 17 octobre 2009

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 07:23

 

  Oedipe_et_le_sphinx-.jpg

Oedipe et le Sphinx, Gustave Moreau.

Tout sucre l’enfant pose une question


On lui répond sans doute


Il ne comprend pas


Il dit Mais quoi


Les mots craquelés se désassemblent


Nous sommes perdus


Mystère du temps sans clarté


Mystère des mots dans les forêts d’orties


Une question de sphinge


Et jamais de réponse


Efficace


Samedi 17 octobre 2009

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 16:06



Les arbres de la haie sont de hautes ombres noires

Ce mercredi douze août il est onze heures du soir

Assis sur nos transats et la main dans la main

La tête chavirée vers les cieux très lointains

Où brillent des étoiles indifférentes et froides

Essaimées en désordre comme à l'improvisade

Plus sombres que la nuit valsent les chauves-souris

Notre duo s'enrêve sous le profond tapis

Pointes de diamant fugitives étincelles

Où vont les cheveux d'astres les cadavres de celles

Disparues nous dit-on depuis un temps si long

Que nul ne sait où vont les dansants lanternons

Brillantes ou vacillantes lumineuses ou éteintes

Elles sinuent sous nos yeux un tremblant labyrinthe

Où notre esprit se perd où notre âme s'envole

Myriadiques bougies d'énigmatique idole

Au-delà de la dune on entend le ressac

De l'océan qui roule sa symphonie orgiaque

Infinité des grains des sables tournoyant

Au sein des algues vertes et du roulis vibrant

Et quand l'étoile file dans le ciel abyssal

En transmuant les eaux en une mer astrale

Je me plais à penser accord vertigineux

Aux mythiques épousailles de la mer et des cieux

Erdeven, jeudi 13 août 2009.

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 17:04



Square-Saint-Lambert.jpg

 

C'est au square Saint-Lambert à cinq heures moins le quart

Les étourneaux s'enfuient bien avant dans le soir

Cœur battant du quartier le jardin vibrionne

Curieux comme des chats mes regards braconnent

            Une vie transitoire       

 

Sur l'herbe des jardins faisant un éventail

Les lycéens s'allongent comme après la bataille

Les filles violemment repoussent leurs cheveux

Et leur copain caresse de regards amoureux

Le nu sous le chandail

 

De belles nounous noires aux yeux mélancoliques

Distribuent des goûters en gestes mécaniques

A des gamins qui pleurent le nez dégoulinant

Femmes des exilés au monde indifférents

Comme elle est loin l'Afrique

 

Dans l'allée du milieu une petite fille

Un doux elfe des villes dont le rire fuse en trilles

Court à toute vitesse pourchassée par son frère

Et se jette en aveugle dans les bras de son père

Elle crie et babille

 

Dans l'orbe des maisons stylées mil neuf cent trente

Statues d'Oursons de Chien en impassible attente

Peupliers acacias cédrelas cerisiers

Créent une claire esquisse au trait bien dessiné

Et j'y suis la passante

 

C'est au square Saint-Lambert dix jours avant l'été

A l'heure de la sortie du lycée Camille Sée

Le soleil dans le ciel joue à colin-maillard

Le jet d'eau vient et va vivant et babillard

Vibrants instantanés

 

 Paris, vendredi 12 juin, square Saint-Lambert,  le saint qui guérit les hernies.


Le 26 juin 2009

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 17:54

Alsacienne.jpg 

 

Année quatre-vingt-un, c'était un six novembre ;

La Liepvrette roulait avec grande ardeur,

Chez Edouard et Michèle à l'acmé du bonheur,

Tu vins à la lumière, Hélène « la  brillante ».

*

Au milieu des montagnes dont le cœur est d'argent,

Tu grandis, toi l'aînée de Jérôme et de Pierre,

Avec la fantaisie du tissu de guingan,

Luisant et coloré aux femmes bengalaises.

*

Lors, de Sainte- Marie tu t'en viens à Strasbourg

Sur les pas du jeune Goethe étudiant médecine ;

Comme lui tu découvres cathédrale et amour,

Et c'est en infirmière que ta vie se dessine.

*

Colombages et bois, pierre et brique crépie,

Tu aimes à musarder dessous les toits pentus :

Douce Petite France, jardins de l'Orangerie,

L'Histoire y est vivante au moindre coin de rue.

*

Avec Sébastien Brant c'est La Nef des Fous,

Lui qui fit naviguer les faiblesses humaines,

L'ombre de Gutenberg est lisible partout

Et ses lettres mobiles esquissent mon poème. 

*

Et Strasbourg l'altière aime ses beaux soldats:

Le maréchal de Saxe  triomphe à Fontenoy,

Le général Kléber vainc à Héliopolis,

La capitaine de Lisle crie son patriotisme.

*

Dans les frimas d'Alsace, la Maison Egyptienne

T'invitera au rêve, au voyage, au départ.

Tu t'enfuiras souvent, méditerranéenne,

Au Maroc, en Afrique et à Madagascar.

*

Car ton prénom, « Hêlé », c'est l'éclat du soleil

Que tu offres aux malades et aux abandonnés ;

Fille de sainte Hélène à l'amour non-pareil,

Ta vie ne saurait être si elle n'est partagée.

Le 06 novembre 2006.

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 14:34



Au fond d'une allée en me promenant
Je vis une maison au tuffeau blondi

Des lauriers-roses dans des pots verdis

Au creux d'un bassin des carpes nageant

Au fond d'une allée toujours en marchant
 
Je vis des chevaux au pré galopant

Et au loin la Loire qui s'abandonnait

Tandis que Roxane soudain aboyait

 



Au fond d'une allée en me rapprochant]                                                                                                                                         

Je vis Dominique aux yeux souriants ]                                                                                                                                              

Elle me dit d'entrer dedans sa demeure

Et je la suivis loin de la rumeur

La clarté tombait des hautes fenêtres ]                                                                                                                                

Les meubles anciens brillaient doucement

Vers les tableaux peints je tournais la tête                                                                                                                                     

J'étais dans un monde en dehors du temps                                                                                                                                 

 

Auprès des santons elle m'a conté ]                                                                                                                                     

Le pont d'Avignon aux refrains d'enfance ]                                                                                                                              

Le palais des papes et l'adolescence ]                                                                                                                                     

Le chant des cigales au chaud de l'été

 

Près du feu ardent d'une voix émue

De ses petites sœurs elle s'est souvenue

Les rires et les jeux quand on se dit tout

Que l'on est heureux dans le Paradou

 

Sous la tapisserie elle m'a dit aimer

L'onde des tissus qui fuient dans les doigts

Cretonnes et jacquards tissés teints et soies

Dessins et couleurs secrets de beauté

 

Avec un sourire elle a contemplé

Le soleil d'hiver pâle et mordoré

Les objets chinés les objets aimés

Que Jacques a choisis de son goût parfait

 

Et elle a rêvé aux heures musicales

Quand le chant s'élève dans une abbatiale

Où le cœur éclate tel un insensé

Dans la joie d'aimer et puis d'être aimée

                              

Sur le boutis jaune des fleurs j'ai posé

Roses et lavandins pervenches orangers

Sur de beaux Moustiers les treize desserts

Oui c'est aujourd'hui son anniversaire

 

 

 Le 19 décembre 2007.

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 13:42

 

fantin-latour.jpg
Un coin de table, Verlaine, Rimbaud et les Vilains Bonshommes, Fantin-Latour.

Aux temps de la saint Jean, quand les nuits se font

                                                                           [claires
Aux jardins odorants dans la douceur des soirs,
 
Il est bon de partir et vers d'autres histoires,

Quand le temps minuté ne le sera plus guère.

Plus ne pénétrerai sous la porte cochère

Qui ouvre sur la cour d'une beauté altière,

Le long du couloir blanc, dans leurs cadres dorés,
Les vieux pères abbés ne me verront passer

 
Je n'aurai plus le goût du crayon qu'on mordille,

Quand on cherche le mot au bout du stylo bille,

Et je n'entendrai plus la cloche stridulante

Quand on va vers la classe dans une marche lente.


Et dans la salle haute dont la table est soleil,

 Mes yeux n'erreront plus sur les livres anciens,

Dans le bourdonnement des notes et conseils

De ceux dont on écrit ici les lendemains.


Et je me souviendrai des grandes assemblées

Où l'on doit chaque année rénover le lycée,

Des temps pédagogiques, des heures de formation,

Où chacun dit son mot et parle à profusion.


Et pourtant j'aimais bien, pendant plus de vingt ans,

Faire craquer doucement les estrades de bois,

Embrasser du regard la classe aux yeux d'enfant

Qui cherche à deviner le secret de nos voix.


Et cependant j'aimais, le bras endolori,

Laisser courir ma main sur le vieux tableau noir,  

Alors que, derrière moi, tandis que la craie crie,

Une phrase peut-être saura les émouvoir.


Et puis j'aimais aussi, aux abords de septembre,

Humer les feuillets neufs où les écrivains dorment,

Me dire dans la ferveur qu'il faut savoir attendre

Et qu'un cœur de seize ans leur redonnera forme.


Je ne connaîtrai plus, à l'aube de l'année,

Les visages nouveaux et qui vers vous se tendent,

Des enfants inconnus, au passé ignoré,

Dans l'espoir incertain d'une alchimique entente.


Et dans la classe close, aux portières fermées,

Je ne reverrai plus, penchées, ces silhouettes,

Dont la plume s'obstine à écrire des idées

Qui passent et puis s'enfuient des juvéniles têtes.


Plus ne ressentirai la fragile étincelle,

Quand après un long temps où le rouge insupporte,

On découvre, ô magie, une copie plus belle :

Un élève soudain a ouvert une porte.


J'aurai toujours au cœur le souvenir aigu

Des écoliers perdus, des élèves en allés,
Tous ceux que j'ai aimés, ceux que j'ai méconnus,
Dans le temps disparus, dans le flux des années.

J'ai voulu leur donner, avec l'amour des mots, 
 

La colère de Voltaire, la rage de Rimbaud,

Le rire de Molière, la douleur de Baudelaire,

La force des auteurs qui oeuvrent pour leurs frères,


Le regard de voyant de tous les vrais poètes,

Pour qui dans l'encrier la plume est toujours prête,

Oui, j'ai souhaité dire que dans tout écrivain

Vit l'esprit de la terre qu'ils construiront demain.


Lycée Saint-Louis, mardi 29 juin 2004.

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 13:19




mer-du-nord.jpg

Près de la mer du Nord aux vagues vert-de-gris

Je reçus la naissance une aube de novembre

Dans ce pays de sable de varech et de pluie

Mon enfance fut lente ma famille était tendre

 

De la cité des dunes ce soir je me souviens

Quand les heures paresseuse au haut beffroi s'égrènent

J'aimais être petite les soirs de Saint-Martin

L'on allait par les rue l'on portait des lanternes

 

Dans le port où les grues griffent le ciel de plomb

L'adolescence fuit fini les uniformes

C'est le temps des grands rêves et des beaux horizons

Mais que sera demain l'avenir y prend forme

 

Or un soir de septembre en Anjou suis venue

Les vendanges sont belles le vendangeur aussi

Entre vigne et tuffeau l'amour m'est advenu

Trente ans bientôt déjà que je lui ai dit oui

 

Une grande maison blanche

Des enfants dans un jardin

Entre la Loire et les livres

Entre amitié et voyages

Il ne m'est doux que de vivre

Au mitan de mon bel âge

 

Saint-Hilaire-Saint-Florent, samedi 13 novembre 1999

 

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 13:10


rampe-dampierre.jpg

Il est de ces moments rares

Où renaît la maisonnée

Et point n'est jamais trop tard

Pour tous être rassemblés.


A l'ombre du cèdre hautain,

Auprès des caves profondes,

Sur la verdure du jardin,

Venus des lointains du monde.


Dans un rêve très ancien,

Il y avait un lieu, Rouiba,

Oasis de parfums,

Dont chacun se souviendra.


Mais les cœurs furent bouleversés

Par l'humaine sauvagerie,

Et la mer fut traversée

Pour venir en ce pays.


Ce dimanche vingt-trois août,

Dans l'angevine maison,

Voit ainsi venir à vous

Nombre de générations.


C'est la Méditerranée

Dans des yeux voleurs de femmes,

Pour des caractères trempés,

Prompts à toutes les alarmes.


Les garçons sont de bons pères

Mais n'aiment point qu'on les commande ;

Ils ont le goût de la terre

Et leur femme point ne gourmandent.


Famille de huit enfants

Où le sud au nord s'allie,

Parentèle du présent

Où l'on parle et où l'on rit.


Les bavards impénitents,

Avec eux foin de l'ennui ;

Ceux que jamais l'on n'entend,

Qui se taisent et qui sourient.


Ils ont l'âme voyageuse,

Ils commercent, ils sont marins,

Il y a des théâtreuses,

Les petits sont collégiens.


N'oublions pas les artistes,

Ceux qui peignent et qui décorent,

Qui rendent la vie moins triste,

Et les filles aux doigts d'or.


A l'abri du catalpa,

Dans la serre aux tourterelles,

Sommes-nous bien tous là

Avec la mémoire fidèle.?


Or, c'est grâce à vous tous deux

Qu'en ce jour de sainte Rose,

Nous sommes ainsi très heureux

De dire la douceur des choses.


Dampierre- sur- Loire, le 23 août 1998.

 

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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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