Le noyer devant ma fenêtre au petit matin, Hiver 2009.
J’aimais le noyer devant ma fenêtre
J’aimais le noyer diseur de saisons
Pigeons et ramiers en étaient les maîtres
Et chaque matin trillaient leur chanson
J’aimais le noyer et ses oraisons
J’aimais le noyer aux branches ouvertes
Au soleil au vent aux pluies aux frissons
Fièrement planté sur un petit tertre
J’aimais le noyer et ses frondaisons
J’aimais le noyer et ses feuilles vertes
Le chien des voisins y dormait en rond
Les poules bavardes y levaient la tête
J’aimais le noyer aux cerneaux ridés
J’aimais le noyer aux noix d’huile douce
Dont le goût suave vibrait le palais
En éclatement de sensations rousses
J’aimais le noyer au soleil couchant
J’aimais le noyer en ombre chinoise
Brindilles et feuilles doucement bruissant
Fragiles dessins sur les toits d’ardoise
Je pleure un noyer sanglotant sa sève
Je pleure un noyer perclus de douleur
Il était pour moi une porte au rêve
Le temps de ses branches y sonnait les heures
Je pleure un noyer devant ma fenêtre
Je pleure un noyer tronc décapité
Toujours érigé en songe peut-être
Un printemps prochain je le reverrai
Mercredi 24 mars 2010