Nichée de cygnes sur l'étang de Marson (Samedi 09 octobre 2010)
Au milieu de l’étang
Sauvage isolement
Cygnes et leurs petits
D'un blanc d'Agnus Dei
Samedi 09 octobre 2010
Nichée de cygnes sur l'étang de Marson (Samedi 09 octobre 2010)
Au milieu de l’étang
Sauvage isolement
Cygnes et leurs petits
D'un blanc d'Agnus Dei
Samedi 09 octobre 2010
Paris, La rue Lecourbe et le métro aérien, ND, Photo
Dans l’air étincelant
D’un clair matin d’automne
Que la nuit a lavé
Sur les trottoirs miroirs
Et dans les flaques d’eau
Giclées d’adolescents
Aux visages embrumés
Aux gestes embarrassés
Pères préoccupés
Tenant bon la menotte
Du petit qui trottine
D’un pas accéléré
Poussettes et cartables
Cheveux en débandade
Echarpes dénouées
Silhouettes maussades
Portes entrebâillées
Eclat des carrosseries
Coupant comme du verre
Tohu-bohu de cris
De moteurs de klaxons
Toute la rue bourdonne
Et dans le grondement
Mugissement lointain
Du métro aérien
La fulgurance ocrée
Façade ornementée
Douces rotondités
D’un fier immeuble d’angle
Signé Alfred Agache
Chauffant son ventre rond
Au soleil tôt levé
Rue Lecourbe, 8h du matin,
Mardi 21 septembre 2010
Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots
Thème libre proposé par Olivier de Vaux
Poisson rouge sous la pluie, Samedi 02 octobre 2010
L’après-midi est moite comme des draps mouillés
Le soleil est voilé tel une chambre noire
La pluie bave des bulles sur le bassin herbé
Et un gros poisson rouge bâille son nonchaloir
Samedi 02 octobre 2010,
au milieu de l'après-midi
La fin des nénuphars, Samedi 02 octobre 2010
Lundi 04 octobre 2010
Le vent de septembre est en embuscade
Dans le cèdre bleu aux branches penchées
Le vent de septembre fuit en escapade
Dans les bois taillés les feuilles coupées
Le vent de septembre joue sa sérénade
Aux rosiers têtus encore couronnés
Le vent de septembre chante sa ballade
Aux lavandes grises toujours parfumées
Le vent de septembre sans fin cavalcade
Dans les altéas au vert anémié
Le vent de septembre est en débandade
Dans les grands roseaux bruissants et secrets
Le vent de septembre crie ses jérémiades
A la sauge jaune au thym étoilé
Le vent de septembre souffle par foucades
Sur le gazon mort séché par l’été
Le vent de septembre mord les palissades
Des deux clématites aux pans décloués
Le vent de septembre porte l’estocade
A mon cœur chagrin trahi par l’été
Jeudi 23 septembre 2010, jour de l’automne
Pour le Jeudi en Poésie
des Croqueurs de Mots
Nids d'hirondelles sous le porche
Dans l’air bleu de septembre
S’égaillent en folle ronde
Les cris des martinets
Indolemment ronronne
Un moteur d’avion
Un dytique a ridé
L'eau verte du bassin
Et voilà que se pose
Un pigeon gris et rose
Lourd mais aérien
Sur les losanges bleus
Un chat blanc a glissé
Le long des fins cyprès
J’entends crier mes pas
Dessus le fin gravier
Un pavot violet
Crève le potager
Alourdi sous les courges
Le monde est à sa place
En rentrant sous le porche,
Un matin de septembre
Rosier rouge devant l'arrondi du porche
Mardi 21 septembre 2010
Septembre
Portée électrique
Hirondelles sur le fil
Notes envolées
Samedi 11 septembre 2010
Maïs, chemin des Marais, Septembre 2010
Sur les blés moissonnés
Au teint lépré de terre
Sur les maïs secs
Aux épis frissonnants
Aux feuilles craquelantes
Sur les carrés de vigne
Aux grappes alourdies
De raisin suffoquant
Le vent souffle son chaud
Entre les jambes grêles
Des hauts hangars béants
La paille s’amoncelle
En montagnes roulées
Les insectes d’acier
Ont replié leurs pattes
Les cloches à salade
Pointent orgueilleusement
Leurs mamelons tout blancs
Dans son repli secret
En nuances de vert
L’étang s’est assoupi
Et sur les nénuphars
En chapelet luisant
Chassent les libellules
Au frou-frou des canards
Cajolement des geais
Fusée des hirondelles
Au creux des potagers
Les tomates rosissent
Dans une tiède odeur
Au cœur des ronciers
Mûres matelassées
Pointant leurs têtes noires
Sous le mirabellier
Les fruits sont écrasées
Confiture dorée
Sur le mur de tuffeau
Griffe la bignonia
Aux doigts rouges et sorciers
Des signes japonais
C’était par un dimanche
Un début de septembre
Comme un monde aérien
Dans cet été indien
Bignonia, place de l'Eglise, Septembre 2010
Dimanche 05 septembre 2010
Enfants jouant à la balle, Renoir, 1900
La cicatrice à mon genou
Entaille fine aux lèvres pâles
Surjet au tissu de la peau
Et qui me fait ressouvenir
D’un temps enfui évanoui
Quand je croyais ne pas vieillir
Samedi 4 septembre 2010
Il est sorti du cimetière
Sur le gravier blanc de lumière
Les vignes vertes et mûries
S’alignaient dans l’après-midi
Il a couru vers le pêcher
Aux branches basses et penchées
D’un geste vif a détaché
La pêche ronde et l’a croquée
Et dans sa gorge a éclaté
Le jus sucré salé de larmes
Mardi 31 août 2010
Vers 6 heures du soir
Lièvre du soir, août 2010
L'autre soir sous nos fenêtres
Un lièvre est venu brouter
Des oreilles anémomètres
Le museau doux et plissé
Très longtemps il est resté
Ignorant de nos paroles
Kangourou gris enivré
Et que l'herbe verte affole
Après s'être rassasié
Le lièvre a fui dans la nuit
Indifférent étranger
A notre cacophonie
Samedi 21 août