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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:54

 

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                   Ancienne charrue dans une cour du castillo

                  de Vejer de la Frontera (Jeudi 30 juin 2011)

 

 

Au fond du frais passage où l’on respire l’ombre

Dans la cour où le blanc éclate dans sa chaux

Une ancienne charrue sortie de la pénombre

Crie l’aridité dure de la terre du campo

 

A Vejer de la Frontera, jeudi 30 juin 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 16:58

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    Le castillo et la ville haute de Vejer de la Frontera, Andalousie

                                       (Jeudi 30 juin 2011)

 

 

 

Sous le fier castillo

Que conquirent les Maures

Dans les ruelles hautes

Eperdues de blancheur

Les ombres s’abandonnent

Par les portes ouvertes

Sur les patios en fleur

Les bleus azulejos

Le soleil tombe à vif

Mes jambes titubant

Sur le pavé ancien

La chaleur de l’Espagne

Bouillonne dans mon sang

 

A Vejer de la Frontera, jeudi 30 juin 2011

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 14:33

 

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          Plage et Pointe de Punta Paloma, Tarifa (Juin 2011)

 

Un coq aura chanté

 

Le levante lèvera légèrement les feuilles d’eucalyptus

 

Les lauriers roses et blancs trembleront sous le vent

 

La fleur de l’hibiscus frémira son pistil

 

Les doigts verts du caroube bougeront doucement

 

J’entendrai les clarines des vaches aux cornes fines

 

Le hennissement fou d’un cheval andalou me fera frissonner

 

Les enfants tournoieront totons tourbillonnants sur le kikuyu vert

 

La mer au loin là-bas gonflera mille voiles enflées comme sarouals

 

Les côtes de l’Afrique flotteront sur la brume

 

Le vent fou soufflera l’été à Tarifa

 

 

Villa Vista Duna, Tarifa, Juin 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 07:00

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Harbour Bridge, Sydney (Novembre 2008)

 

 

 

 

 

C’était en novembre

Et c’était l’été

De l’autre côté

Au port de Sydney

 

C’était en novembre

Comme on était loin

Comme on était bien

Et je m’en souviens

 

C’était en novembre

Toi comme un mirage

Près du bastingage

Sur les blancs nuages

 

C’était en novembre

Tu me souriais

Et tu me disais

Combien tu m’aimais

 

C’était en novembre

Sur le pont de fer

Dans l’autre hémisphère

Mais c’était naguère

 

On est en novembre

Loin de cet été

Le pont a rouillé

Tu m’as oubliée

 

 

 

 

Pour la communauté de Hauteclaire,

Entre Ombre et Lumière,

Thème du 28 juin 2011 : du ponton au viaduc : les ponts

 

 

 

 

 

 

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 09:49

  Paul Sérusier 1864-1927, Solitude musée des beaux arts de

         Solitude, Paul Sérusier, Musée des Beaux-Arts de Rennes

 

 

Chasseresse ou dévote ou porteuse de dons

La solitude est verte en des landes hantées

Comme chansons du vent aux provinces chantées

Comme le souvenir lié à l’abandon.

 

                      La solitude est verte.

 

Verte comme verveine au parfum jardinier

Comme mousse crépue au bord de la fontaine

Et comme le poisson messager des sirènes,

Verte comme la science au front de l’écolier.

 

                       La solitude est verte.

 

Verte comme la pomme en sa simplicité,

Comme la grenouille, cœur glacé des vacances,

Verte comme tes yeux de désobéissance,

Verte comme l’exil où l’amour m’a jeté.

 

                        La solitude est verte.

 

Louise de Vilmorin, Rimes du cœur, in Poèmes

 

 

 

 

 

 

Blog entre parenthèses

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 17:42

 

                            Lederle     

                                                 Feux de la Saint-Jean en Bretagne, Fritz Lederle (1901-1975)

                                                                                   (Photo arcadja.com)

 

 

                                  I 

 

Terre de la nuance et des métamorphoses !

Quel voile délicat s’est posé sur les choses

Et donne au ciel ce ton mourant des fleurs de lin ?

Est-ce à Saint-Gille, au Huelgoat, à Goudelin ?

Le paysage, avec sa lande et son église,

Dans l’air ambré du soir se spiritualise

Et, vaporeux, atténué comme un pastel,

Semble flotter vraiment aux confins du réel.

Aucun souffle n’émeut cet impalpable tulle.

Et, cependant qu’à pas feutrés le crépuscule

Descend le chemin creux qui mène vers l’étang,

Le silence avec lui glisse, plane et s’étend.

 

                                 II

 

Est-ce à Gurunhuel, à Botmeur, à Crozon ?

Du soleil qui chavire au ras de l’horizon,

Tel un brick torpillé dont la membrure éclate,

L’adieu s’exhale en jets de soufre et d’écarlate.

Puis tout s’éteint et tout s’apaise par degrés.

Un fin croissant de lune argente les Arrhés

Et découpe en plein ciel leurs graves silhouettes,

Qui rêvent dans le soir au bord des eaux muettes.

Et c’est comme une attente et c’est comme un secret.

Les couples se sont tus sur la route : on dirait,

A l’obscure langueur qui soudain les pénètre,

Que quelque chose d’infiniment doux va naître.

 

                                  III

 

On ne voit plus l’église, on ne voit plus la lande.

Est-ce à Trédrez, à Guéradur, à L’Ile Grande ?

Un sel subtil se mêle à l’âcre odeur du foin ?

Maintenant c’est la nuit, la molle nuit de juin,

Blonde comme un verger, tiède comme une alcôve.

Vers l’ouest traîne un dernier lambeau de clarté mauve…

Hosanna ! Car voici que sur les monts d’argent

Pétillent, flambent, les bûchers de la Saint-Jean.

Leurs feux jusqu’à Roscoff étoilent la campagne

Et, priant ou chantant autour d’eux, la Bretagne

Sent, en ce premier soir du solstice d’été,

S’épanouir la fleur de sa mysticité.

 

Charles le Goffic, En Bretagne

 

En cette veille de la Saint-Jean, j’aime à lire ces vers dans lesquels Charles Le Goffic conte à sa manière les soirs de Saint-Jean  sur sa terre bretonne. Dans cette suite de trois strophes de douze  vers en alexandrins, il décrit ce passage imperceptible et doux du soir à la nuit, que viennent éclairer les feux de la Saint-Jean. A l’aide d’images délicates, de touches sensuelles, il évoque la tiédeur et le silence de cette soirée si particulière. Et, à la lueur des feux qui célèbrent le solstice d’été, il rend hommage à l’âme profondément mystique des Bretons.

 

Jeudi 23 juin 2011, Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,

Thème proposé par M’annette : conte, raconte

 

 

 

 

 

 

 

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 13:45

 

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                Deux fleurs de buddleia sur le mur de tuffeau

                             (Mercredi 22 juin 2011)

 

 

Cornes d'abondance

Sur les arbres à papillons

Eté généreux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 15:53

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La lampe sur le mur de la maison (Hiver 2010-2011)

 

 

 

Sur la neige bleue

La lumière s’est éteinte

Jardin mystérieux

 

 

Pour la communauté de Hauteclaire

Entre Ombre et Lumière

Thème : les luminaires

 

 

 

 

 

 

 

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 06:51

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   La fenêtre ouverte à six heures du matin

 (Lundi 20 juin 2011)

 

 

 

L’aube est grise

J’ai ouvert le meneau

Une vague de vent

Une vibration de vie

Tremble sur le rideau

Trémulations et trilles

Cris et roucoulements

Chantonnant ouragan

Envahissent ma chambre

Assiègent mes oreilles

Pénètrent dans ma tête

S’insinuent dans mon sang

 

Je ne suis plus

Qu’un champ d’oiseaux

 

 

 

 

 

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 19:47

  Andromaque

  Hermione (Léonie Simaga) et Pyrrhus (Eric Ruf),

dans la mise en scène d'Andromaque, de Muriel Mayette

(Photo : Théâtre antique d'Orange)

 

 

 

C’est dans une mise en scène de l’Andromaque (1668) de Racine, proposée par son administratrice générale, Muriel Mayette, que la troupe de la Comédie-Française a retrouvé le Théâtre antique d’Orange, qu’elle avait déserté depuis près de cinquante ans. L’amphithéâtre de plein air servit en effet de « résidence d’été » au Français, jusqu’en 1967. Vendredi 17 juin, France 2 retransmettait ces retrouvailles, qui inauguraient en même temps l’ouverture des Chorégies d’Orange, le « doyen des festivals français » (1869).

On connaît l’intrigue de cette pièce qui reprend le dilemme tragique, fondé sur la passion amoureuse : « Une princesse veuve (Andromaque, veuve d’Hector), tombée au pouvoir de celui qui symbolise l’extermination de toute sa famille (Pyrrhus, fils d’Achille, roi d’Epire) peut-elle accepter de l’épouser même pour sauver son fils (Astyanax), seul survivant du carnage ? Lui reste-t-il un autre choix que d’épouser et de mourir ? » La particularité de cette tragédie, qui connut un succès comparable à celui du Cid (1637), tient aux réactions en chaîne qu’entraîne le dilemme de ce seul personnage. De promesses en reniements, d’accès de clairvoyance en illusions funestes, déchirés entre raison et passion, les personnages sont inéluctablement menés à la folie et à la mort. Muriel Mayette précise que « tous les personnages ici sont traumatisés et ne peuvent rien y changer ». Elle évoque « une cascade de ratages, de dérapages, de trahisons ». Elle les décrit comme « des fauves dans un lieu de hasard qui tournent en rond et  [dont] parfois l’un d’entre eux rugit ».

En plein air, en plein vent, les vers du "doux, [du] cruel  Racine" ont résonné de toute leur musicalité, modulés par des comédiens dont l’art excelle à se plier  au « respect du ton de l’alexandrin » et à le rendre naturel. Muriel Mayette s’est surtout attachée à le rendre le plus intelligible possible, afin de rendre toute sa clarté et sa musicalité au phrasé du poète. Trop peut-être, diront certains, qui pourront regretter un excès de liaisons et un appui sur les terminaisons, notamment chez Cécile Brune qui interprète Andromaque.

Pour ma part, j’ai aimé cette représentation de plein air qui contraint les comédiens à jouer avec le mistral. Sous le grand mur de pierre ocrée, le jeu des ombres menaçantes, m’a semblé particulièrement propice à rendre cette atmosphère du palais de Pyrrhus, à Buthrot, où la mort est tapie partout. Ce mur imposant, écrasant, n’est-il pas le symbole du fatum qui accable les personnages ?  Cette paroi est superbement éclairée par Yves Bernard, notamment lorsque Andromaque évoque la nuit cruelle de la destruction d’Ilion et que, dans les hauteurs, s’éclaire la statue de l’imperator. Muriel Mayette commente ainsi la fonction de ce décor : « Nous sommes des fourmis, des humains petits et fragiles, pris dans leurs contradictions et leurs souffrances mais debout. Debout contre la pierre et son immortalité. »

Ce lieu unique permet encore aux comédiens des déplacements sur l’escalier et des évolutions derrière les colonnes brisées (On songe à la chute d’Ilion). Phoenix (Aurélien Recoing) demeure souvent en haut de l’escalier, en confident discret mais influent.

Muriel Mayette signe ici une mise en scène des plus classiques, à l’esthétique sobre et épurée. Les tuniques à l’antique en voile arachnéen, réinventées par Virginie Merlin,  font merveille. Frémissant au gré du vent, leur tonalité varie du blanc au gris plus soutenu (tunique d’Andromaque), en passant par le beige et le parme. Dans ces voiles légers, chaussés de sandales, les jambes lacées (Pyrrhus), les personnages paraissent des cariatides, brûlées par un feu intérieur.

Muriel Mayette a souhaité par ailleurs une bande-son, confiée à Arthur Besson, pour signifier, dit-elle, « le rythme intérieur ». Mais cette musique m’est apparue redondante et n’ajoute rien à la pièce, qui se suffit amplement de la musicalité de l’alexandrin.

Léonie Simaga (Hermione, fille d’Hélène, accordée à Pyrrhus) domine cette distribution de son jeu sensuel et passionné. Avec Andromaque, c’est la première fois, dans une pièce tragique, qu’une héroïne intime à un héros, ici Oreste, fils d’Agamemnon (Clément Hervieu-Léger),  l’ordre de tuer un roi légendaire (Pyrrhus), son compatriote et son rival. Il faut voir cette jeune et belle comédienne dans cette scène où, folle de jalousie, elle demande à Oreste (qui l’aime) de tuer le roi d’Epire. Il faut l’entendre crier avec fougue :

« S’il ne meurt aujourd’hui, je puis l’aimer demain. »

Et quelle vibration lorsqu’elle s’étonne devant Pyrrhus :

« Je ne t’ai point aimé, cruel, qu’ai-je donc fait ? »

A côté d’elle, Oreste, dont la tonalité de voix s’infléchit parfois vers l’aigu, fait un peu pâle figure. Sa vulnérabilité semble l’emporter sur sa passion pour la fille d’Hélène. Eric Ruf campe un Pyrrhus, au visage de fantôme, qui n’a plus rien de la superbe du destructeur de Troie. Jouet d’une passion qui le dévore, il semble la proie de volontés contradictoires non maîtrisées. Se refusant à être « le jouet d’une flamme servile », il demande en même remps à Phoenix si l’amour est le maître, tout en aspirant à redevenir ce qu’il fut :

« C’est Pyrrhus, c’est le fils, c’est le rival d’Achille. »

Enfin, Andromaque, jouée par Cécile Brune, m’a un peu déçue. Elle ne laisse pas suffisamment percevoir ce déchirement intérieur entre sa fidélité à Hector et sa volonté de sauver Astyanax. Cependant, elle émeut et trouve des accents épiques dans la scène fameuse où elle évoque devant sa confidente la chute de Troie :

« Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle,

Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle. »

Ainsi, en dépit de ces quelques réserves, j’ai aimé réécouter les vers sublimes de cette « tragédie de l’amour meurtrier », qui révéla en même temps au public du XVII° siècle que la faiblesse pouvait être héroïque. Au pied du Grand Mur, les comédiens français n’ont point démérité. Ils ont donné corps à ces personnages dont la « vertu est capable de faiblesse » et, comme le souhaitait Racine dans sa Préface, j’ai eu envie de les plaindre, sans les détester.

 

 

 

 

Sources :

Racine, Andromaque, Oeuvres complètes, Théâtre- Poésie, Edition présentée, établie et annotée par Georges Forestier, Bibliothèque de La Pléiade

www.choregies

 

 

 

 

 

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La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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