Les Parques, Alfred Agache
Le fil la Parque a étiré
Avec son foulard moiré
A bas bruit elle trame
Elle ourdit dans le secret
Elle tisse dans le silence
Elle manoeuvre le fuseau
Elle déroule la navette
Et dévide les écheveaux
Decima
Le fil la Parque a mesuré
A l'aune du Destin
Maille à maille point par point
Elle a rassemblé les brins
Sur son métier de bois
Pas de relâche pour ses doigts
Le peigne tasse et serre
Le tissu de lin au dessin amer
Fata n'est pas Pénélope
Et jamais fil ne se défait
Les écheveaux sont dévidés
Rien ne sera rembobiné
Morta
Le fil la Parque a coupé
Dans le drap froissé
L'enfant est cousu
Il est froid est nu
La Parque est passée
L'enfant a passé
Mars 2008