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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 18:19

Jeudi 22 octobre 2009, à La grande Librairie, François Busnel recevait l’académicien Michel Déon pour son Journal (1947-1983), ses Lettres de château, et la publication du Cahier de l’Herne qui lui est consacré. Il était entouré de Patrick Besson pour Mais le fleuve tuera l’homme blanc, Catherine Mavrikakis, écrivain américain d’origine française et grecque, pour Le ciel de Bay City et Antonio Caballero, auteur colombien, pour Un mal sans remède.
On y a beaucoup parlé du roman, des personnages et du style. Voici quelques phrases glanées au cours de la conversation et qui font mouche.

 


Stendhal.

La politique venant couper un récit […] peut faire l’effet d’un coup de pistolet au milieu d’un concert.

l
l faudrait pouvoir changer ce mot ridicule, « coup de foudre », et pourtant cela existe!


Michel Déon.

Quand on m’a dit : « Tu es un styliste, j’ai senti le danger. » Selon moi, le roman doit être simple; trop de raffinement constitue un obstacle. 

Flaubert, c’est le style, Stendhal, c’est l’idée.

Balzac est un désordre magnifique.

On écrit certaines histoires pour soi-même et d’autres contre soi-même.

ll me faut parfois des personnages avec qui je peux me battre.

Les romans n’imitent pas la vie mais ils la condensent.

 


Patrick Besson.

J’aime mes personnages. Si je peux porter sur eux un jugement poétique ou romanesque, il  n’est jamais moral.


La fiction est le meilleur moyen de comprendre une époque.

Ce qu’on sait de l’Afrique, on l’a appris de Gérard de Villiers.

Les mauvais écrivains vivent vieux parce que personne n’a voulu les tuer.


Catherine Mavrikakis.



J’écris de façon sauvage, avec une matière archaïque. Ensuite, je travaille, je fignole comme Flaubert.

Mon personnage cherche Dieu. Ce qui reste de lui, c’est le ciel mauve de l’Amérique, un bleu un peu sale. Le ciel est la métaphore de quelque chose de sacré qu’elle ne peut atteindre. Elle est pilote de ligne mais elle est incapable de s’élever.

 

 

Antonio Caballero.

Mes personnages sont des forces, ils sont là. Je ne les juge pas. Le roman les appelle, pas moi.

Quand Flaubert dit : « Madame Bovary, c’est moi ! », il est aussi Charles, le cheval ou la carriole.

La fiction est le meilleur moyen de comprendre une époque.

La mission de l’écrivain n’est pas politique ; elle est d’écrire.

Le poète, c’est l’écrivain dans le plus haut sens du mot.

La tauromachie est proche de la poésie.
 


Lundi 26 octobre

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