Une porte et ses deux heurtoirs à Tarifa (Andalousie),
Photo ex-libris.over-blog.com (Juin 2011)
Un jour
Elle frappera à ma porte
Avec l’anneau de fer du heurtoir
Quand ?
Je l’ignore
Les coups seront violents
Impatients
Répétés
Ou bien
Doux
Légers
Et presque imperceptibles
Mais je les entendrai
Alanguie sur mon lit
Je lirai les vers
De mon cher Apollinaire
Ou bien
Je serai dans la cuisine ombreuse
A confectionner une pâte brisée
Dont j’ai le secret
Ou encore
A rêver dans le jardin
Jardinière qui taille
Les lavandes odoriférantes
Le soleil flottera
Derrière la soie des rideaux jaunes
La tourterelle ivre
Roucoulera dans la cheminée
Le petit chien trottinant des voisins
Impatient aboiera
Je percevrai ses pas
Sur la pointe des pieds
Sur les tomettes rongées
Ou
Le gravier blond de la Loire
Je la devinerai
Penchée sur mon épaule
Et tournant la tête à demi
Je la reconnaîtrai
Avec ses cheveux longs et fins
Son regard vert absinthe
Son grain de beauté entre les deux seins
Qui ?
Celle qui chemine en moi
Ma sœur de lait amer
Dans ses langes anciens
Ma copine d'école
Dans son vieux sarrau gris
Ma jumelle au long cours
Dans sa robe de Nessus
Mon ombre trop fidèle
Dans son long fourreau noir
Ma mort
Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,
Thème : heurtoirs de portes