Romy Schneider dans La Passante du Sans-Souci, de Jacques Rouffio
C’est un vieux conte de Bohême :
Sur un violon, à minuit,
Dans la lune un tsigane blême
Joue en faisant si peu de bruit,
Que cette musique très tendre,
Parmi le silence des bois,
Jusqu’ici ne s’est fait entendre
Qu’aux amoureux baissant la voix.
Mon amour, l’heure est opportune ;
La lune argente le bois noir ;
Viens écouter si dans la lune
Le violon chante ce soir !
L’Illusion : Chants de l’Amour et de la Mort, Henry Cazalis
Henry Cazalis est le nom en écriture du docteur Jean Lahor (1840-1909). Etudiant en droit puis en médecine, féru de littératures orientales, grand voyageur, épris de rencontres cosmopolites, il eut une vie riche d’expériences multiples que l’on retrouve dans son œuvre. Paul Bourget évoque à propos de sa poésie " un charme composite, inquiétant et pénétrant, comme celui des tableaux de Burne-Jones et de la musique tzigane, des romans de Tolstoï et des lieds de Heine ".
Dans les Quatrains d’Al-Ghazali, il fait un usage original du quatrain. Il sait en effet que celui-ci, " comme le sonnet, peut être une forme assez complète pour pleinement contenir toute une émotion, toute une vision… " Il me semble que c’est cela que l’on retrouve- en mineur- dans cette suite douce de trois quatrains.
Pour illustrer ce thème musical du violon, je vous propose cette scène bouleversante de La Passante-du Sans-Souci. Scène difficile à l'extrême pour Romy Schneider, puisque le petit garçon qui joue du violon ne pouvait manquer de lui rappeler son fils David, mort peu de temps avant.
Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,
Thème proposé par Vert de Grisaille : musique