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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 13:36

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Second Texte inspiré par la photo d'un banc et de trois fauteuils (papierlibre.over-blog.net)

 

Quand OSS 117, avec sa gueule de vieux  beau sur le retour, se pointa au rancart fixé par son mouchard foireux, à l’heure où les rupins ronflent déjà dans leur pieu, il eut les foies. L’espèce de digue ringarde aux carreaux de mosaïque tout foutus était déserte comme un boui-boui sans meufs ; le sable de la plage avait tout l’air des cendres de ceux qu’il avait trucidés, et la flotte avait des couleurs de coke mal blanchie. Au loin, il esgourdait les flons-flons d’une zizique manouche à deux balles.

Louchant vers la Mer morte bien glauque, deux fauteuils déglingués montraient leur verso à un autre tout aussi malade qui se la jouait solo et à un vieux banc tout dégueulasse.

Ca pue l’embrouille, qu’il se dit dans sa caboche d’indic à la petite semaine. Encore un bled pourri ! Ah, quand il reluquait les traîtresses sur la Promenade des Anglais, ça vous avait une autre gueule ! Il avait foutu le camp le temps où des nanas gaulées comme Ursula Andress sortait de la baille avec un mini cache-sexe et un surin à la ceinture ! On pouvait même plus asphyxier les Mata-Hari sous une liquette d’or fin ! Quant à sa caisse d’aristo, ces salauds, ils l' avaient taxée! C’est la crise qu’ils avaient dit…

Ras le bol, qu’il se turlupina tout à trac, en posant son cul sur le banc des lovers. Demain, je raccroche mon pétard et je me carapate dans le Sussex regarder pousser mon green. Le blues s’affala  sur lui comme la Camorra sur le cul-terreux napolitain. Il piqua un petit roupillon.

Le froid macchabée d’un flingue sur sa tronche rasée au coupe-choux le tira des bras de Morphée sans crier gare. Une voix au sale accent de Ruskov postillonna dans un english de cuisine : « Mister Bond, I presume ! »

Le temps d’ouvrir ses mirettes assassines et de guigner sur la balafre de son Sanson, il avait déjà valdingué le grand saut de l’ange dans l’enfer des seconds couteaux.

 

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