Charles petit garçon dans la vie immédiate
Qui ne connais encore ni les heures ni les dates
Tu joues dans le présent tu ris au moindre bruit
Dans la vive ignorance de ce temps qui s'enfuit
Quand le matin on tire tes rideaux gris et rouges
Ton regard curieux danse sur ce qui bouge
Dans ton lit de bois blanc ton corps se déploie
Et toute nouveauté est pour toi un exploit
Comme il est beau le temps où l'on est cet enfant
Que bousculent les choses et qu'un rien effarouche
Qui découvre sa voix dans de grands hurlements
Et frémit de plaisir aux caresses très douces
Comme il est grand le monde pour l'enfant qui regarde
Les arbres les oiseaux les choses sans pareille
Une mouche qui marche dans un rai de soleil
Et comme l'on voudrait que le temps se retarde
Charles déjà un an que tu vins parmi nous
Et que tu interroges de tes grands yeux si doux
Demeure plus longtemps dans la seconde intense
Acmé de la beauté et puis de l'innocence
Paris, dimanche 13 janvier 2008