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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 21:07

  BERCHEm Le passage du gué ou la rencontre

Le passage du gué ou la rencontre, Nicolaes Pietersz Berchem (1620-1683)

 

Il fallait passer la rivière,

Nous étions tous deux aux abois.

J’étais timide, elle était fière.

Les tarins chantaient dans les bois.

 

Elle me dit : « J’irai derrière,

Mon ami, ne regardez pas. »

Et puis elle défit ses bas…

Il fallait passer la rivière.

 

Je ne regardai… qu’une fois,

Et je vis l’eau comme une moire

Se plisser sous ses pieds d’ivoire…

Nous étions tous deux aux abois.

 

Elle sautait de pierre en pierre ;

J’aurais dû lui donner le bras ;

Vous jugez de notre embarras.

J’étais timide, elle était fière.

 

Elle allait tomber, - je le crois,-

J’entendis son cri d’hirondelle ;

D’un seul bond je fus auprès d’elle…

Les tarins chantaient dans les bois.

 

Edouard Pailleron (1834-1899),

Amours et haines, 1869

 

 

Après son premier recueil de poèmes, Les Parasites, ce dramaturge et collaborateur de la Revue des Deux-Mondes, publie un second volume, Amours et haines. L'accent y est empreint d'allégresse, de mélancolie et d'ironie, ainsi que le suggère cette suite de quatrains, tout en marivaudage elliptique.

 

 

 

 

Vendredi 24 septembre 2010

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commentaires

C
<br /> Merci, Dominique, (une autre), de votre visite. Votre blog, sous l'égide de Montaigne, est une mine de trouvailles.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Un nom inconnu c'est toujours un plaisir, j'aime beaucoup l'alliance du poème et du tableau<br /> <br /> <br />
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C
<br /> J'étais comme toi ! J'ai découvert ce texte dans une vieille Anthologie des poètes français contemporains,en 3 volumes, datant de 1942 (Le Parnasse et les écoles postérieures au Parnasse,<br /> 1866-1929). J'y musarde.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Très plaisant ce poème; ignare, je ne connaissais le nom de Pailleron que par les tristes collèges!<br /> <br /> <br />
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