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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 07:54

Saint-Louis.jpg

 

            Au hasard des affectations de mon père qui était officier, nous étions arrivés à Saumur l'année de mes seize ans. Après les autres villes de garnison que j'avais connues, où mon adolescence n'avait été qu'un ennui long et gris, je n'attendais rien de cette petite sous-préfecture des bords de Loire, une ville endormie comme tant d'autres où il ne se passait jamais rien. Pour moi, c'était "nada".

 

            Mon père se préparait avec enthousiasme pour le Carrousel qui avait lieu dans la touffeur de la fin de juillet. Pour moi, ces cavaliers déguisés en costume Louis XV et coiffés de perruques blanches, sabrant à la quintaine des mannequins de bois, ces chevaux faisant croupades et courbettes, me semblaient ridicules, vains et d'un autre temps. J'étais à l'âge de tous les possibles, quand on vibre sous un  regard bleu un peu appuyé et que l'on s'émeut devant un ventre dénudé où brille un piercing. Comme Chérubin et comme le héros de Truffaut, j'étais "l'homme qui aimait les femmes", toutes les femmes.

 

            Mes parents m'avaient inscrit dans le seul lycée privé de la ville, un beau bâtiment de tuffeau  avec un grand parc ombragé et une chapelle dédiée à saint Louis, réplique de celle du château de Versailles. Mais je n'y voyais là qu'une prison supplémentaire où il me faudrait passer trois années fastidieuses, dans l'espoir d'obtenir le bac. Mon père entendait bien que je suive ses traces. « Bon sang ne peut mentir! Tu seras militaire comme ton père et ton grand'père! » Comment pouvait-il y croire? Je n'osais pas le désillusionner.

 

            J'avais suivi jusque là une scolarité chaotique, due aux mutations répétées de mon père mais aussi au rejet que suscitait en moi l'atmosphère sclérosée et renfermée des salles de classe. J'ai toujours haï cette odeur sûrie d'enfants en groupe, mêlée à la poussière de craie et au raclement des chaises sur les carrelages froids.

 

            Or, cette année-là, quand j'entrai en seconde, ma vie bascula. Une fée vint illuminer mon existence de lycéen sans joie. La première fois que je vis entrer dans notre classe, par une radieuse matinée de septembre où s'éternisait l'été indien, celle qui serait notre professeur de français, elle me sembla à peine plus âgée que moi. Elle avait en effet une silhouette gracile, plus proche de l'androgyne que de la femme; je pensais immédiatement en la regardant à une statuette de Tanagra. Sa chevelure brune et bouclée, coupée court, l'ovale pâle et parfait de son visage, lui donnaient en même temps une allure très moderne. Elle portait ce jour-là un pantalon de velours et un chandail noir grossièrement tricoté, que rehaussait un étrange bijou doré aux formes serpentines, copie de bijou thrace ou étrusque, je ne sais.

 

                  Elle se présenta à nous avec une simplicité, mêlée d'une autorité naturelle; sa voix était curieusement rauque et par moment semblait se briser, comme si elle avait trop bu, trop crié ou trop fumé. La classe était silencieuse et semblait subjuguée. Je crois que nous comprîmes tous qu'avec elle, il ne serait pas question de chahuter et de faire les imbéciles. Quant à moi, j'avais le souffle court et j'étais fasciné comme le fennec hypnotisé par  le serpent des sables.

 

                 A partir de ce jour, je me rendis au lycée sans rechigner, vivant dans l'attente fébrile des cours de français. Sur mon emploi du temps, j'avais coloré de vert les cinq heures où je devais la voir et mon existence ne fut plus qu'une attente. Attente de sa voix étrange et patiente, cherchant toujours à savoir si nous avions compris; attente du mouvement de sa main traçant au tableau d'une écriture fine et régulière ce que nous devions retenir; attente de ses déambulations félines sur l'estrade de bois...Attente enfin du moment de la remise des copies, quand parfois elle me disait avec un sourire amusé: "Savez-vous que vous avez un joli brin de plume? Peut-être que l'on fera quelque chose de vous." Les autres élèves ricanaient. Mon coeur alors me remontait dans la gorge, je me sentais rougir et je ne regrettais ni les longues heures passées à la bibliothèque et au CDI ni les après-dînées où je rédigeais mes devoirs dans une sorte d'exaltation fièvreuse que je n'avais jamais connue.

 

            Mademoiselle Desbarèdes m'emplissait tout entier et il me prit l'idée de la suivre. Je m'étais aperçu que, le mardi soir, elle quittait le lycée à la même heure que moi. Après avoir flâné quelque temps dans le parc, je me plaçais à la sortie des élèves, qui se trouvait à une cinquantaine de mètres de la cour d'honneur par laquelle les professeurs s'en allaient. Tel un privé, je guettais les allées et venues de chacun ; lorsque je la voyais sortir, je traversais la rue, j'allumais d'une main agitée une cigarette et, me tenant à bonne distance d'elle pour qu'elle ne me remarque pas, je la suivais en adoptant un air nonchalant. 

 

            Elle marchait d'un pas vif, tandis que se balançait à son bras un vieux cartable au cuir usé, lourd du poids de nos copies sans invention. Qu'il pleuve ou fasse soleil, elle empruntait toujours le même trajet et celui-ci me laissait perplexe. En effet, au lieu de passer par le centre de Saumur et faire du lèche-vitrines pour se délasser (je pensais en effet que c'était le passe-temps favori de la gent féminine!), elle l'évitait systématiquement. Au rond-point Maupassant, elle continuait tout droit, passait devant les colonnes doriques du Temple et suivait la rue des Païens. Me cachant derrière les voitures, je voyais son regard caresser les façades anciennes, s'arrêter souvent devant la tourelle de la maison autrefois habitée par le médecin  philosophe écossais Marc Duncan, songeant peut-être aux "possédées de Loudun". Et je me disais que c'était moi le "possédé"! Puis elle tournait à droite vers la place Saint-Pierre. Il n'était pas rare qu'elle entrât même dans l'église Saint-Pierre. Elle remontait jusqu'au choeur, s'asseyait dans une des stalles ouvragées et demeurait pensive de longs instants devant les tapisseries de la vie tourmentée de saint Pierre. Peut-être priait-elle... Quand elle quittait l'église, elle prenait la rue Basse-Saint-Pierre et c'était bientôt la fin de son trajet. En effet, elle louait un appartement dans l'une des plus jolies maisons de Saumur, ornée de têtes d'angelots, dite "maison des Anges". Ce hasard me ravissait car elle était pour moi, en secret, mon Ange Conducteur, celui que l'on prie dans les vieux livres de piété du XIXème siècle. Quand elle avait passé le porche, surmonté d'un larmier, je ressentais un pincement douloureux, ma vue se brouillait et je m'en retournais à pas lents, gardant au plus intime de moi le souvenir de sa démarche chaloupée.

 

                Comme j'étais arrivé en juin à Saumur, je n'avais guère d'amis au sein de cette classe où la plupart des élèves avaient fait leur scolarité ensemble depuis le primaire. De plus, mon père étant militaire, je n'étais pas en odeur de sainteté; sans être vraiment frappé d'ostracisme, je percevais bien que ma compagnie n'était pas désirée. Quelques filles de la classe m'avaient fait des avances non dissimulées mais, devant mon apparente froideur, elles avaient vite fait courir le bruit que j'étais un puceau snob et impuissant. De plus, pour prolonger le temps où je pouvais être avec Mademoiselle Desbarèdes et respirer le léger parfum de jasmin qui émanait d'elle, je recherchais toutes les occasions pour lui parler ou lui demander un complément d'information sur le cours. Un soir où je m'étais attardé auprès d'elle alors que tous avaient quitté la salle, deux élèves revinrent car ils avaient oublié leur sac. Ils marquèrent un temps d'arrêt en nous regardant curieusement et, tandis qu'ils passaient le seuil de la porte, j'entendis distinctement cette phrase: "Ma parole, le milouf, i' kiffe raide pour la prof." En dépit d'un imperceptible cillement des paupières, Mademoiselle Desbarèdes fit comme si de rien n'était et je m'en allai au plus vite. A partir de ce jour-là, je demeurai sur mes gardes et adoptai une attitude indifférente.

 

            Mademoiselle Desbarèdes avait choisi de consacrer une grande partie de l'année au romantisme, période qu'elle affectionnait particulièrement. Après les poses de Chateaubriand et les envolées poético-religieuses de Lamartine, nous en vînmes à Musset au milieu du deuxième trimestre. Je fus tout de suite captivé. Son écriture et son personnage exercèrent sur moi une véritable fascination et donnèrent forme au sentiment exacerbé que mon professeur avait fait naître en moi. Je me découvris un frère d'élection. Je n'étais plus seul.

 

      Pour nous faire entrer dans le romantisme de Musset, Mademoiselle Desbarèdes

nous fit lire en prologue à son oeuvre La Confession d'un enfant du siècle.

Rien n'a changé, nous disait-elle, la génération de 1830, c'est vous. Vous êtes semblables à eux, "une génération, ardente, pâle, nerveuse". Comme tous ces jeunes gens, vous vous cherchez des raisons de vivre.

      C'est ainsi que je comprenais que la chute de l'Empire avait vidé les coeurs et que l'ennui avait gagné la jeunesse comme le désoeuvrement poissait la mienne. A table, devant mon père ébahi, je déclamais des passages entiers de cette "confession": " Tous les berceaux de France étaient des boucliers, tous les cercueils en étaient aussi; il n'y avait vraiment plus de vieillards, il n'y avait que des cadavres ou des demi-dieux." Mon père, furieux, me lançait alors:

-      Encore un prof de gauche antimilitariste. Je vais aller lui dire deux mots!

Et je  devais  batailler pied à pied pour le dissuader de son entreprise...

 

            Grâce à Mademoiselle Desbarèdes, j'entrai en Musset comme on entre en religion! Conseillé par elle, je lisais avec transports ses poèmes et quand, dans ma chambre fermée à double tour, je récitais le soir à mi-voix "L'Andalouse", c'est  Mademoiselle Desbarèdes qui marchait devant moi:

" Son bras dans sa mitaine blanche,

  Son pied dans son brodequin noir."

 

            Quant à "La Nuit de Mai", je la reçus en plein coeur, psalmodiée par la voix de Gérard Philippe, reconnaissable entre toutes, et dont elle avait retrouvé un vieil enregistrement. Les yeux clos et le corps tendu sur ma chaise, il me sembla que c'est à moi que s'adressait ce vers:

"Poète, prends ton luth et me donne un baiser!"

Enfin, quand le cours fut terminé et que je sortis de ma torpeur, je sentis sur moi les yeux interrogateurs de Mademoiselle Desbarèdes qui me regardaient avec intensité.

 

             Mademoiselle Desbarèdes voulut nous faire jouer quelques extraits du théâtre de Musset pour en achever l'étude. De suite, je me proposai pour apprendre la tirade de Lorenzaccio à la scène 3 de l'acte III. C'est la scène fameuse où le héros explique à Philippe Strozzi pourquoi il veut tuer le tyran Alexandre de Médicis. J'aimais de manière irraisonnée ce personnage  dont le cynisme et la débauche sont devenus sa tunique de Nessus si bien qu'il ne peut plus s'en défaire. Comme lui (et sans craindre aucun ridicule!), je me posais cette question: "Suis-je un Satan?" C'est dans une grande pièce au parquet blond et grinçant, éclairée par d'élégantes fenêtres, que nous avions joué chacun à notre tour les extraits que nous avions choisis. Je m'étais pour l'occasion revêtu d'un pantalon noir très collant et d'un blouson de cuir brun avec des chaînes, qui me faisait ressembler davantage à un personnage de la famille Adams qu'à un seigneur du XVI°siècle! Cependant, intuitivement, je sentais qu'il y avait là une parenté d'apparence qui convenait bien au rôle. Après les premiers rires, les élèves m'écoutèrent avec une attention qui n'était pas feinte. Et quand j'eus fini, Mademoiselle Desbarèdes me dit simplement: "Connaissez-vous Hamlet? C'est le frère de Lorenzo en littérature et sa folie devrait vous plaire..."

 

            Puis l'année scolaire s'effilocha. Les conseils de classe se succédèrent, les avis de passage tombèrent avec les joies, les pleurs et les déconvenues habituelles. On décréta que j'étais un "littéraire" et j'obtins mon ticket pour la classe de première L. Mes parents n'en revenaient pas. Tout d'un coup, leur fils, dont ils désespéraient de faire quelque chose, avait pris goût aux études! Les professeurs étant de plus en plus souvent absents car le bac approchait, nous passions beaucoup de temps dans le parc de l'institution à jouer au tarot, allongés sur l'herbe. Quel que fût le tirage, j'avais quasiment toujours dans ma main le Pendu ou L'Amoureux et je ne pouvais m'empêcher d'y voir un signe du Destin. Mais lequel?

 

            Notre classe organisa une petite fête pour terminer l'année et tous les professeurs y furent invités. Mademoiselle Desbarèdes y assista bien sûr, toujours vêtue de noir. L'été approchant, elle portait  une jupe à mi-mollets et je pus découvrir pour la première fois la minceur de sa cheville et la finesse de sa jambe qu'enserraient les lanières de ses espadrilles. Elle évoqua l'année passée avec nous, nous remerciant avec humour de ne pas l'avoir trop martyrisée. Je demeurai dans mon coin, m'efforçant d'imprégner ma mémoire des traits de son visage et, à l'idée que je ne la verrais plus pendant des semaines et des semaines, il me semblait qu'une fissure s'agrandissait en moi.

 

            L'établissement étant centre d'examen et les professeurs réquisitionnés, nous nous retrouvâmes en vacances prématurément. Notre famille ne pouvait quitter quitter Saumur immédiatement car il nous fallait attendre le fameux Carrousel où mon père entendait briller devant les siens et nous montrer ses qualités équestres! Séquestré dans ma chambre malgré l'ardent soleil de juin, les écouteurs de mon baladeur vissés sur les oreilles, je rêvais à Mademoiselle Desbarèdes en écoutant les Doors. Dans la bibliothèque de mon père, ô surprise, j'avais déniché un vieil exemplaire de Confession of an opium-eater de Thomas de Quincey, traduit par Musset lui-même, que je lus d'une traite en fumant pétard sur pétard. J'avais bien essayé d'aller traîner mes guêtres aux alentours du lycée pour apercevoir ma muse. Las! Elle surveillait le baccalauréat et son absence créait une béance en moi qui me rendait incapable de faire quoi que ce soit.

 

            Arrivèrent le 21 juin et la Fête de la Musique. Ce soir-là, excédés de me voir aussi inactif et aussi lymphatique depuis trois semaines, mes parents me mirent à la porte, m'enjoignant d'aller me changer les idées et de rentrer le plus tard possible... Je leur obéis sans nul enthousiasme et me dirigeai vers le centre-ville. La foule était nombreuse et bigarrée et les manifestations variées. Sous la statue de Dupetit-Thouars (encore un malheureux soldat qui perdit la jambe et la vie à Aboukir!), les enfants de l'Ecole de Musique tentaient devant leurs parents ébaubis de montrer ce qu'ils savaient faire de leur voix. Sous les musculeux Atlantes qui défendent la rue Franklin Roosevelt, un jazz-band avait installé des chaises métalliques et trompettait avec ardeur. Dans la chapelle Saint-Jean aux voûtes en forme de parachute, une chorale retint mon attention; ne chantait-elle pas des airs courtois que je tremblais d'entendre?

" Petit oiseau, qu' tu es heureux

D'être ainsi auprès de ma belle;

Et moi, qui suis son amoureux,

Je ne puis pas m'approcher d'elle."

 

            Je ne pouvais en écouter plus, cela me faisait trop mal. Je remontai la rue Saint-Jean en me frayant un passage parmi des badauds qui chantaient à tue-tête d'une voix de fausset. Place du Théâtre, les terrasses des cafés étaient bondées. Les gens semblaient heureux, l'été s'annonçait chaud, plein de promesses d'évasion et, moi, j'étais seul, irrémédiablement seul. Je m'arrêtai pour suivre les évolutions d'un groupe de danseurs de claquettes, qui se mouvaient à l'unisson avec une énergie rare sur le parvis du Théâtre. Comme j'aurais voulu être l'un deux et n'être plus que mouvement dans la magie de la danse!

 

            Je m'apprêtais à repartir car jamais je ne m'étais senti aussi peu à ma place. Tout ce bruit m'abrutissait, créant dans ma tête une cacophonie assourdissante. Et soudain, je la vis. Elle était assise à la terrasse du café qui est à l'angle de la rue Saint-Jean et de la place Bilange, oui, elle, Mademoiselle Desbarèdes, celle qui avait tourmenté mon année et fracassé mon coeur. Elle portait une robe de mousseline légère, noire à pois blanc, et ses cheveux courts de garçonnet étaient cachés par un tout petit chapeau de paille, qui accentuait son air enfantin. Elle sirotait une menthe à l'eau et j'aurais voulu être la paille qui glissait entre ses lèvres tendrement ourlées. Le vert de la boisson, le noir et le blanc de sa robe, la paille aux teintes de blé de son minuscule chapeau, formaient une harmonie que n'aurait pas renié un peintre amateur de couleurs. Elle m'aperçut et me fit un signe amical pour que je m'approche.

 

            Mais, brutalement, tout se figea en moi et autour de moi. Elle n'était pas seule. Un homme jeune, d'une trentaine d'années, sanglé dans l'uniforme d'été des militaires de l'EAABC, lui tenait la main avec tendresse et fermeté. Sa main minuscule qui avait fait crisser les bâtons de craie sur le tableau noir, sa main fine qui avait corrigé mes copies rédigées si amoureusement, sa main légère qui avait parfois frôlé la mienne lorsqu'elle se penchait sur mon travail en classe, voilà qu'elle était prisonnière comme un oiseau dans la main du chasseur. Dans une sorte de bouleversement du temps, je fus Musset découvrant George Sand dans les bras de Pagello à Venise. Une douleur fulgurante me traversa tout entier et, bousculant tables, chaises et badauds, je courus vers la Loire. Je voulais m'y jeter, mettre un terme à cette souffrance qui me fouaillait le corps et le coeur. Mais cette année-là, le fleuve était déjà très bas et l'ancien gué romain, qui relie le centre de la ville à l'île d'Offard, laissait très visiblement apparaître ses pierres. Je renonçai à mon projet (n'aurais-je pas été ridicule à barboter dans un mètre deau?), n'ayant pas le courage du héros de Milady de Paul Morand qui se jette à cheval dans la Loire du haut du pont des Cadets !

 

            A la rentrée suivante, Mademoiselle Desbarèdes n'était plus là. Elle avait suivi son fiancé, qui était capitaine, dans une triste ville de garnison à l'est. Elle doit avoir, à l'heure qu'il est, cinq ou six enfants, et ne ressemble certainement plus à la sylphide que j'ai aimée.  Pourtant, je ne l'ai jamais oubliée. Grâce ou à cause d'elle, je me sens "un homme de beaucoup de passé " comme le disait Heinrich Heine à propos de Musset.

"Poète, prends ton luth et me donne un baiser."

Je viens de publier mon troisième livre...

 

1er Prix de la Nouvelle (Offert par l’Association “Les Ecrivains de l’Anjou”), XXVIIIèmes Jeux Floraux d’Anjou, 2007.

 

 

 

 

 

 

 

           

 

 

 

           

           

 

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