Dolmen à Rou (Vendredi 1er avril 2011)
Cela fera dix ans que je vis à six cents mètres de ce beau dolmen, dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Il m’aura suffi de remonter l’étroite rue montueuse de mon village, de passer le carrefour, dominé par une petite croix de fer, de longer quelques maisons, de tourner à gauche après l’avant-dernière maison, de prendre un petit chemin jamais emprunté pour le découvrir.
La pierre tabulaire est à moitié effondrée au milieu des chênes et les jeune troncs semblent la supporter en un dernier effort. En cet après-midi ensoleillé de printemps, alors qu’un tout jeune cerisier éclate de toutes ses fleurs blanches, j'ai du mal à imaginer que ces pierres, disposées avec art, aient pu être sépulture. A l’intérieur, des graffitis, des cœurs, des prénoms d’amoureux, un dessin qui représente un oiseau, un autre un homme avec une sorte de coiffe.
En ce 1er avril 2011, je me dis qu’il est là depuis cinq mille ans. Et soudain, j’aperçois dans sa pierre rugueuse une étincelle d’éternité.
Pour la Communauté de Hauteclaire,
Week-End du Petit Patrimoine