Croix de chemin à Rou (Photo ex-libris.over-blog.com)
Lorsque je monte la petite rue où se situe ma maison, j’arrive à la lisière du village. Au carrefour, il y a cette fine croix de chemin, à la ciselure délicate, érigée sur son socle de pierre. Je ne sais quel fut son rôle exact. Fut-elle placée là pour exorciser la peur du carrefour, lieu de tous les dangers ? Est-ce une croix censée indiquer la limite du village ? Serait-ce une croix qui jalonnait le chemin des morts quand le convoi funéraire emmenait le défunt vers sa dernière demeure ?
Toujours est-il que, quand je passe devant elle à bicyclette, je pense à cette chanson de Louis Amade, chantée par Damia et Edith Piaf :
Mon Dieu qu’il y en a des croix sur cette terre
Croix de bois croix de fer, humbles croix familières
Petites croix d’argent pendues sur les poitrines
Vieilles croix des couvents perdus parmi les ruines
Et moi pauvre de moi j’ai ma croix dans la tête
Immense croix de plomb vaste comme l’amour
J’y accroche le vent j’y retiens la tempête
J’y prolonge le soir et j’y cache le jour
Et moi pauvre de moi j’ai ma croix dans la tête
Un mot y est gravé qui ressemble à souffrir
Mais ce mot familier que mes lèvres répètent
Et si lourd à porter que j’en pense mourir
Mon Dieu qu’il y en a sur les routes profondes
De silencieuses croix qui veillent sur le monde
Hautes croix du pardon dressées vers les potences
Croix de la déraison ou de la délivrance
Et moi pauvre de moi j’ai ma croix dans la tête
Immense croix de plomb vaste comme l’amour
J’y accroche le vent j’y retiens la tempête
J’y prolonge le soir et j’y cache le jour
Mais moi pauvre de moi j’ai ma croix dans la tête
Un mot y est gravé qui ressemble à souffrir
Mais ce mot familier que mes lèvres répètent
Et si lourd à porter que j’en pense mourir
Pour le Week-end du Petit Patrimoine de Hauteclaire.