Nature morte aux mûres, Louise Moillon, XVII° siècle
Lendemain de rentrée
Mes mains sont violettes
Non de l’encre des plumes
Mais du jus chaud des mûres
L’école est buissonnière
Dans la ronce et l’ajonc
La carotte sauvage
Et l’épine-vinette
Sous mes doigts bleu sépia
Les baies têtues s’écrasent
En caraco de fer
D’un jaune vert brillant
Une mouche s’affaire
Une abeille se noie
Au cœur d’un liseron
Corollant la prunelle
Tout au creux du roncier
Des plumes accrochées
Me racontent un renard
Je sens déjà l’arôme
De la mûre boisée
Dans mes pots de grand-mère
Lendemain de rentrée
Mes mains sont violettes
En cueillant des mûres à Kergavat,
Mercredi 05 septembre 2012, au matin