Les trois soeurs de A la verticale de l'été (Lien, Khanh, Suong),
un film de Anh Hung Tran (2000)
A la verticale de l’été
Trois femmes se déploient
Souples corps de lianes
Orbe bombé de leurs paupières
Sous leurs obscurs cheveux de nuit
Il y a celle qui
N’aimerait qu’un seul homme
Aussi beau que son frère
Dans ses vêtements blancs
Fumant la cigarette
Dans une rue d’Hanoï
Il y a celle
Qui se tait chez l’amant
Et qui est tout en pleurs
Son mari a deux femmes
Un tout petit enfant
Près de la baie d’Ha-Long
Il y a celle qui
Murmure qu’elle attend
Enfin ce bel enfant
A celui qui s’en va
Et qui en aimera
Une autre à Saïgon
A la verticale de l’été
Trois sœurs se déploient
Fleurs vivantes sur le mur
Légères ombres aux cloisons
Douces chansons en viêt-namien
Insectes verts sur les doigts
Caramboles transparentes
A la verticale de l’été
Trois destins dissemblables
Pour trois vies si semblables
Sous la pluie drue
De la mousson
Texte inspiré par le film de Anh Hung Tran, A la Verticale de l’été,
diffusé sur Arte, mardi 08 mars 2011.
Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,
Thème proposé par Lilie : Femmes