Gares mortes.

 

La gare de La Ménitré

(Photo ex-libris.over-blog.com, Effet HDR, années 60 et sépia, le 02 novembre 2012)

Entre Angers et Tours, le long de la Loire, s'égrènenent de petites gares qui semblent désaffectées. Ce n'est plus l'omnibus rouge et jaune qui s'y arrête mais le TER aux couleurs pâlies des Pays de la Loire. Elles ont conservé l'harmonie blanche de leur tuffeau mais qui les regarde encore ?  En ce 02 novembre, derrière les vitres pluvieuses du train qui me ramenait de Paris, je les ai trouvées touchantes dans leur dénuement.

La gare des Rosiers-sur-Loire

(Photo ex-libris.over-blog.com, Effet HDR, années 60 et sépia, le 02 novembre 2012)

Sur le quai des gares mortes

Sommeillent les voyageurs

Sur des bancs tels des cloportes

La pluie tombe dans leur cœur

Sur le quai des gares mortes

Dessinent les voyageurs

Des tags aux formes tortes

Aux couleurs du malheur

Sur le quai des gares mortes

Descendent les voyageurs

Et novembre les emporte

Dans le vent dévastateur

Sur le quai des gares mortes

Sont partis les voyageurs

Car on a muré les portes

Leurs rêves s’en vont ailleurs

Dans le train entre Angers et Saumur,

entre 10h 53 et 11h 24,

vendredi 2 novembre 2012

 L'ancien Café de la Gare aux Rosiers-sur-Loire

(Photo ex-libris.over-blog.com, Effet HDR, années 60 et sépia, le 02 novembre 2012)

Comments

[Rita]

Quel joli poème. C'est une très belle découverte, ce blog. Merci.

[Catheau]

Merci, Rita ! Je suis heureuse d'avoir avec vous une nouvelle lectrice. A bientôt.

[Nuageneuf]

Bonjour Catheau,


Ces vers en cohorte m’emportent
Voyageur au sourire en pleurs
Vers la porte de la déporte
Shoah toi ma Shoah de malheurs


ps : je n'ai pas bien compris le "on" dans le dernier quatrain.
Amitiés.

[Catheau]

Merci pour cet écho tragique à mon poème. A bientôt.

[Olivier]

Merci pour votre visite, votre blog est sympathique !

[Catheau]

Merci, Olivier. Je retournerai vous lire.

[valdy]

J'aime les contrastes et, votre annotation sur le temps de trajet ainsi que le jour de cet écrit -dans un train, symbole de modernité et de mouvement, de surcroît- ajoute à la sensation d'irréalité
figée de ces gares mortes. Un poème de novembre, monochrome et mystérieux.

[Catheau]

Un 02 novembre et le coeur à la mélancolie... Et ces petites gares au diapason. J'aime beaucoup votre nouveau blog.

[Djemaa]

Bonne idée ce blog, Pascal.

[Catheau]

Merci, Pascal, de votre coup d'oeil ici. A bientôt.

[alice]

J'aime beaucoup ces gares attachantes par leur architecture, témoins d'un temps plua ancien auquel elles appartiennent. Passage des voyageurs pressés, indifférents. Les photos retiennent l'
attention.

[Catheau]

Merci, Alice. Les photos ont été saisies au vol, le temps de sortir mon appareil de mon sac de voyage !

[Carole]

Merci pour ce beau poème des gares. J'ai passé toute mon enfance en face d'une gare, et je l'ai vu se fermer, se murer. Rien de plus mélancolique, et on se dit, forcément, qu'on est toujours le
voyageur du dernier train, celui du temps.

[Catheau]

Avoir vécu près d'une gare vous aura sans doute donné le goût de l'errance et des départs. Merci pour votre constance à me lire.

[duriez]

Merci pour ta belle série de ces gares qui ont beaucoup de charme et bravo pour les tons sépias . Bon week end malgré le mauvais temps ! ...

[Catheau]

Merci, Chris, de ton passage. Nous gardons nos petits-enfants pour une semaine et je délaisse la toile pour quelques jours... A bientôt chez toi pour voir la mer à Biarritz.

[Suzâme]

Le temps couleur sépia s'estompe et puis s'en va... mais non un regard le retient à travers les lieux que notre actualité abandonne le vôtre et votre plume grave avec une poétique insistance la fin
des gares. A bientôt. Suzâme

[Catheau]

Il m'a semblé que la couleur sépia leur convenait bien et je les ai aimées ce matin-là, dans leur solitude et leur abandon. A bientôt.

[mansfield]

J'aime beaucoup ces gares, elles ont l'air de décor abandonné de villes fantômes,on ne peut s'empêcher d'y voir des voyageurs errants. Comme cela est bien rendu dans votre poème!

[Catheau]

Merci, Mansfield. Il pleuvait, le temps était triste, j'avais la plume mélancolique !