Le conteur Jérôme Aubineau
(Photo ex-libris.over-blog. com, vendredi 14 juin 2013)
Vendredi 14 juin 2013, à la Maison des Associations, la bibliothèque de Rou-Marson recevait le conteur vendéen Jérôme Aubineau. Une quarantaine de personnes, dont une majorité d’enfants, était là tout ouïe pour l’écouter. Ils n’ont certes pas été déçus, tant la verve et la fantaisie du jeune conteur sont communicatives.
Dans le chaud décor d’un théâtral rideau rouge, accompagné de son guitariste Basile Gahon, Jérôme Aubineau a raconté quatre histoires de son cru inventif. Avec lui, « Cric-Crac, le conte sort du sac » et les enfants trépignent.
Il a d’abord revisité Le Petit Chaperon Rouge, transformé sous sa plume en Petit Chaperon Bleu, avec l’histoire intitulée Même pas peur. Eh oui, la célèbre petite fille s’appelle ici Marinette, habite en forêt de Mervent et, qui l’eût cru, sa grand-mère de 82 ans est le vrai Petit Chaperon Rouge. Chargée de lui apporter des pelotes de laine, Marinette va crever avec son vélo et se retrouver au zoo devant la cage du loup. On ne vous dira pas comment c’est la grand-mère qui s’est retrouvée dans la cage mais si vous le demandez aux enfants, ils vous le diront ! Et puis, tout se termine bien puisque le loup retourne en Sibérie et devient, devinez quoi, raconteur d’histoires. Pour Jérôme Aubineau, « une salade d’histoires, c’est pas compliqué » et avec lui on ne s’étonne pas que les loups fassent cui-cui.
La deuxième histoire, c’est celle de Sylvain, un petit garçon comme tous les autres, qui a peur du noir. Jérôme Aubineau le met en scène, une petite bougie à la main, dans J’veux pas dormir ! Quelle inventivité dans les questions qu’il pose à sa grand-mère pour éviter qu’elle ne le laisse seul dans la chambre : « La lune est pleine mais pleine de quoi ? », « Les sourds-muets, comment font-ils pour se dire un secret ? », « Et un chauve jusqu’où il va quand il se lave le visage ? » Et les enfants sont ravis quand le conteur leur demande les moyens qu’ils utilisent eux-mêmes pour trouver le sommeil. S’ensuivra une rocambolesque histoire de naufrage dans un chaudron de ratatouille, un plat que Sylvain (et les petits spectateurs) détestent. Ils reprendront avec entrain : « Touille la ratatouille ! J’aime pas la ratatouille, j’aime pas ! » Sauvé par une séduisante aubergine, Sylvain échappera à Simone la sorcière, sortie du ventre de la grand-mère « qui s’est ouvert comme un rideau de théâtre ». Il finira par s’endormir en comptant les moutons.
Puis Jérôme Aubineau revisitera l’histoire des Trois Petits Cochons, métamorphosées sous sa plume en trois petites poulettes, noire, rouge et multicolore. Orphelines de père (mangé au coq au vin) et de mère (devenue poule au pot), sans maison dans la forêt, comme elles ont peur du grand méchant loup ! Elle échapperont au prédateur qui a un total look et qui porte des talonnettes. Il finira ébouillanté dans le chaudron de la cheminée et sera découpé au couteau électrique. « Petit, petit, peta… », le spectacle s’achève mais les enfants ne sont pas encore rassasiés d’histoires. « Tu peux en faire d’autres ? » entend-on.
Le conteur s’exécute de bonne grâce et met alors en scène la Mère Misère, avec une histoire plus tragique et plus poétique. C’est celle d’une pauvre vieille que la Mort même se refuse à emmener. Elle appelle au secours le beau génie doré qui se trouve dans la bouteille de Monsieur Propre et qui lui fait don d’une graine magique. Après de multiples péripéties qui lui feront rencontrer la bande d’Abel le rebelle et la Mort elle-même, demeurera cependant une fleur : « C’est l’Espoir ! »
Avec ces quatre histoires, Jérôme Aubineau a enchanté ses jeunes spectateurs, dans une salle chauffée à blanc. Son attention à leurs réactions, sa proximité avec eux, son âme d’enfant ont fait merveille. Je n’aurais garde non plus d’oublier la complicité avec son guitariste, Basile Gahon, dont la musique soutient et rythme à propos les folles histoires d’un conteur jubilatoire.
Basile Gahon à la guitare
(Photo ex-libris.over-blog.com, vendredi 14 juin 2013)
Le site de Jérôme Aubineau : link