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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 15:25

Hamlet-3.jpg

 William Mesguich dans Hamlet (Mise en scène de Daniel Mesguich à La Criée, 2011)

Crédit Photos, Chantal Depagne Palazon    


Aujourd’hui, mardi 18 février 2014, Daniel Mesguich, comédien, metteur en scène et professeur de théâtre, est l’invité de Philippe Vandel sur France Info, dans l’émission Tout et son contraire.

Ce matin, il racontait comment il met en scène Hamlet tous les dix ans. La première fois, ce fut en 1977, au Centre Dramatique des Alpes à Grenoble ; en 1986, ce fut au Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis, puis en 1996 à La Métaphore à Lille et enfin à La Criée de Marseille en 2011.

A ce sujet, il précise dans sa Note d'intention : « C’est une très excellente pièce, aux scènes bien équilibrées, fortes, simples autant que fort ouvragées. Je me souviens avoir entendu dire que chacune de ses lignes était savamment préparée… ». Or c’est Hamlet lui-même qui dit cela aux comédiens de la cité à propos d’une pièce jouée jadis. Cela pourrait être dit de Hamlet. Que chacune de ses lignes soit savamment préparée, de cela on peut être certain, et chaque nouvelle lecture les fait plus savantes encore. »

Selon Daniel Mesguich, « on n’en a jamais fini avec Hamlet, c’est comme un fleuve gros de l’infinité des sens […] Depuis que je l’ai mis en scène la première fois, Hamlet, spectre de toutes les pièces du monde, n’a cessé de hanter mes travaux. »  On perçoit bien que pour le comédien, monter et remonter Hamlet est une nécessité « non pas dans le vain espoir d’un finir un jour, mais pour se mesurer. Non à lui, mais à nous-mêmes. Un duel encore, mais celui-ci n’est pas meurtrier. C’est d’amour qu’il s’agit. »

Daniel Mesguich, avec un brin de provocation, affirmait ce matin que le théâtre n’est qu’une question de virgule. J’ai trouvé très stimulante cette manière qu’il a de réécrire la célébrissime phrase de Shakespeare en changeant la virgule de place. Selon lui, il ne faudrait pas écrire : « To be or not to be, that is the question » mais bien plutôt : « To be or not, to be that is the question. » La phrase devient ainsi un questionnement sur l’essence de l’être.

hamlet-2.jpg

 Hamlet (William Mesguich) et Ophélie (Rebecca Stella) dans Hamlet (Mise en scène de Daniel Mesguich à La Criée, 2011)

Crédit photos, Chantal Depagne Palazon 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

F
être ou ne pas être telle est la question un long débat
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C
<br /> <br /> Un débat qui n'est pas près d'être clos ; unephrase que chacun expérimente.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Une analyse passionnante et le point de vue d'un acteur et metteur en scène passionnant, cette virgule m'interpelle d'autant que j'avoue ne connaître que cette célèbre phrase d'Hamlet. On pourrait<br /> discourir sur cette virgule pendant des heures tant ses déplacements ont de l'importance.
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C
<br /> <br /> C'est une pièce que j'ai étudiée il y a longtemps avec mes élèves de Terminale L : un beau souvenir pour moi !<br /> <br /> <br /> <br />
N
J'ai vu un magnifique Hamlet par le centre dramatique Poitou-Charentes, sous le chapiteau qui leur permettait de venir jouer pour le public de la campagne éloigné des grandes scènes. Souvenir<br /> mémorable. J'aurais aimé qu'il soit filmé, et disponible en DVD...et je crois qu'ils avaient pris le parti de cette importante virgule, dans le célèbre questionnement.
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C
<br /> <br /> Quand le théâtre vient à vous, ce fut la démarche du TNP ou des Tréteaux de France. Nombreux sont ceux qui s'en souviennent.<br /> <br /> <br /> <br />

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