Dans le carnet de poésie de ma grand-mère où ses hôtes et amis ont écrit des poèmes, j'ai découvert quatre quatrains de sa main, perdus au milieu de pages vierges. Ils sont rédigés comme un cri, au crayon de bois, et m'ont beaucoup émue. Ayant la chance d'avoir une fille et depuis peu une petite-fille, je mesure soudain la souffrance secrète de ma grand-mère qui s'est confiée à son carnet.
Voici ses vers, non datés, tels qu'ils se présentent sur la page, légèrement relevés vers la droite. J'en ai reproduit exactement la ponctuation.
Ses fins cheveux d'or sont bouclés
Ses beaux yeux d'un bleu de pervenche
Joues roses, longs cils recourbés.....
Sur son front si pur je me penche
Je voulais tant qu'elle soit "Lui"
Physique et moral tout ensemble
Avant d'être mon rêve a fini....
Je voulais qu'elle "Lui" ressemble!
Frais et joyeux, j'entends ses ris
Que ses frères l'auraient gâtée
Elle eût été vraiment la fée
La fée de notre vieux logis
Pourquoi n'es tu jamais venue
Toi, si désirée de mon coeur
Pourquoi n'es tu jamais venue
Compléter notre grand bonheur
Petite fille aimée que je n'ai jamais eue
Y. E. D.
Pour le Jeudi en Poésie de Brunô.
Jeudi 11 mars 2010.