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Par Catheau
Proust enfant (Auteur inconnu)
Dans l’ouvrage (1999) publié à l’occasion de l’exposition Marcel Proust, L’écriture et les arts, page 282, on peut lire : « Le 02 avril 1879, à l’âge de huit ans, dans sa première lettre connue, Marcel Proust écrit à son grand-père : « Pardonne-moi de mon péché car j’ai moin mangé qu’a l’ordinaire j’ai pleuré pendant un cardeur apré cela j’était en sanglot » [sic] Corr., XXI, 539.
Dans ces quelques lignes enfantines, on trouve déjà cette hypersensibilité et un sentiment de culpabilité dont l’écrivain ne se départira pas. Il les confirmera en répondant au fameux questionnaire : « What I hate the most Ce que je déteste par-dessus tout : Ce qu’il y a de mal en moi. » (Réponses de Proust vers 1890, l’année de ses 19 ans, à l’époque de son volontariat d’un an au 76e régiment d’infanterie à Orléans.)
Fabrice Midal écrit dans Le Temps : « Celui qu’on qualifie aussi de nerveux ou d’écorché vif a les antennes si déployées qu’il est souvent submergé par les émotions. » Mais en même temps : « Proust l’hypersensible nous a enseigné à donner des couleurs à la grisaille, à transformer notre souffrance en art et à nommer avec précision ce qu’on éprouve pour le rendre vivant. »
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