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Par Catheau
Pie et son oisillon (DPR/AFP Archives Sebastian Kahnert)
Un bataillon de Pies régnait sur un quartier,
Réveillant de ses cris les rues du voisinage ;
L’Ajasse avait fierté d’ainsi s’égosiller
Et se souciait bien peu de causer du dommage.
Le soir, elles s’en venaient, jacassantes, bavardes,
En reines des jardins sans aucune vergogne :
C’était conciliabules, causeries piaillardes,
Si l’on récriminait, elles criaient Qui Qu’en grogne !
Ces fières demoiselles, vêtues de noir et blanc,
D’un éden sévrien se croyant les maîtresses,
Virent d’un mauvais œil un Lapin nonchalant
Dessus leur territoire, insulte manifeste !
Quand le pauvre Animal se promenait tranquille,
Elles fondaient sur lui en un vol en festons ;
De leur becs acérés usant comme d’aiguilles,
En harpies irritées elles piquaient le Piéton.
Le Tête-de-Lion n’avait d’autre recours
De se carapater jusque dans le garage
Qu’on lui avait donné comme issue de secours ;
Il était terrifié par cet assaut sauvage.
Il fallut attendre un quidam en colère
Qui, de sa carabine, en une volée de plombs,
Secourut à propos le roux bouc-émissaire,
Qui échappa ainsi à la loi du talion.
Moralité
Méfiez-vous de la pie,
Bavarde,
Si vous n’y prenez garde,
De son bec elle brocarde
Et vous met en charpie.
Fable librement inspirée par la présence de pies agressives et d’un lapin-nain dans le jardin de mes petits-enfants.
Le 12 juin 2020
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