Saint-Sulpice de Rou, la façade au sud
Après l’église Sainte-Croix de Marson, et en ce lundi de Pâques, je voudrais vous faire découvrir l’église Saint-Sulpice de Rou, sa petite sœur. Rou et Marson ne sont-elles pas jumelées depuis bien longtemps ?
La petite église de Rou, le bourg cité comme étant le plus ancien (Ecclesia de Ruu, Liv. N, ch. 57 et or.), est nommée dès le Xe siècle. Elle présente encore de beaux vestiges de la construction du XIe siècle.
De plan rectangulaire, légèrement brisé par l’inclinaison symbolique du chevet, elle offre une nef unique, dont les murs en petit appareil sont éclairés vers le nord-est de trois petites fenêtres romanes en plein cintre, datées du XIe siècle. Le portail et toute la façade sont du XIIIe siècle, ainsi que le chœur et le clocher. Le pignon nord-ouest se prolonge d’un couronnement percé de deux baies, dont une avec justement le clocher. A l’intérieur, on pouvait admirer quatre statues de bois du XVe siècle. Le grand autel porte la date de sa construction : 1751. A l’entrée du chœur se trouve la tombe, servant de marche, du curé Samson, mort le 3 avril 1663. Hercules de Launay, seigneur de Rou, qui épousa Suzanne Leroux de la Tour de Ménives, le 26 juin 1661, fut inhumé dans cette église, le 29 octobre 1702.
Le lundi de Pâques de l’année 1921, un 28 mars, Mgr Joseph Rumeau, évêque d’Angers, en grand arroi, vint baptiser les deux nouvelles cloches ; elles avaient été en partie financées par les propriétaires du château de Marson, M. et Mme Fricotelle. Elles avaient été fondues par MM. Bollée, d’Orléans, en 1920.
Ré s’appelait Marie-France. Elle remplaçait dans le campanile une vieille sœur nommée Marcelline et fondue par Mabilleau, à Saumur, en 1833. Quant à Mi, elle se prénommait Marie-Madelon.
Saint-Sulpice de Rou, avant restauration
La Semaine Religieuse de l'année 1921 a rapporté la cérémonie du baptême des cloches. En voici les premières lignes : « Peut-être, cher lecteur, ne savez-vous pas où se trouve Rou-Marson. Alors regardez sur la carte : à moitié chemin environ entre Saumur et Doué, vous trouverez Rou d’abord et ensuite Marson ; de là vient Rou-Marson. C’est une petite paroisse du Saumurois, humble comme la violette, qui ordinairement ne fait pas parler d’elle ; mais le lundi de Pâques, il n’en fut pas de même. De Saumur, de Saint-Florent, des Ulmes, de Distré, de Verrie, on s’y rendait en foule. « Vous allez sans doute à Rou, au baptême des cloches, se disaient les bonnes femmes. – Oui, et vous aussi. – Mais oui. –Eh bien, alors nous ferons route ensemble… »
L’église Saint-Sulpice a été restaurée récemment grâce au lancement d’une souscription et à la Fondation du Patrimoine ; mais, en ce lundi de Pâques 2011, les cloches n’ont pas sonné à Rou. Où sont les Pâques fleuries et carillonnées de notre enfance ?
Saint-Sulpice, vue du Chemin des Marais
Sources :
Les Carnets du Patrimoine, Les Guides Massin
Le Bulletin Paroissial de Rou-Marson, n° 8, août 1917, n°10, octobre 1917, n°12, décembre 1917, n°53, mai 1921