La chambre de Van Gohg à Arles, (1888), Van Gogh,
Musée Van Gogh, Amsterdam
Dans Les Eblouissements, la comtesse Marie-Laure de Noailles célèbre la nature en une perception aiguë et pénétrante. Selon Gérard d’Houville, « elle était une petite déesse dansant dans la lumière et dans la joie », dont ces dix vers sont une belle expression.
Silence en été
Silence ; le soleil est pris dans le volet,
Et reste là, comme une abeille qui volait
Et qu’un lis blanc retient dans sa forte étamine.
Silence ; on n’entend pas que le temps vif chemine.
C’est un répit si clair, si sûr, si persistant
Que l’on croit être, enfin et pour toujours, content,
Et l’on sommeille, et l’air est jaune comme l’ombre,
- Ô silence, couleur de soleil dans la chambre !
Silence : horloge molle, au son faible, enchanté,
Qui marques les instants du bonheur, en été ! ...
Vie- Joie- Lumière in Les Eblouissements (1907)
Mercredi 21 septembre 2010