Yves Leclair Pascal Commère
Hier, dimanche 20 mars 2011, s’achevait Le Printemps des Poètes 2011, dont le thème était consacré à D’Infinis Paysages.
La librairie, Le Livre à Venir, sise rue de la Tonnelle à Saumur, avait convié Yves Leclair et Pascal Commère pour une lecture de poèmes. Albane Gellé, poète et âme de l’association Littérature et Poétiques, a d’abord présenté ces deux jeunes poètes quinquagénaires. Tous deux écrivains attachés à leur terre, le premier enraciné dans la craie angevine, le second dans la glaise bourguignonne, nous ont fait pénétrer avec une extrême simplicité dans l’intimité de leurs mots.
Pascal Commère, fils de jockey et familier des bêtes et des maquignons, nous a d’abord emmenés loin dans un grand mouvement vers Oulan-Bator, au galop précipité des chevaux de Mongolie. De retour sur ses terres de l’Auxois, il a su nous dire son voisinage fraternel et compassionnel avec le monde rural, longtemps et toujours fréquenté. Il nous a fait ressentir l’extraordinaire vibration des mouches vibrionnantes, et le monde secret que recèle le fil de la lieuse. Il a expliqué que l’écriture est née chez lui vers l’âge de six ans et que, s’il n’avait pas écrit, il serait sans doute déjà mort.
Quant à Yves Leclair, il souhaite que son écriture tende de plus en plus vers l’épure. La poésie pour lui s’apparente à la méditation philosophique et, ultime paradoxe, le point d’orgue de l’écriture, serait peut-être de ne plus écrire. Appuyé sur son « bâton de randonnées », il a nous donné de nous émerveiller devant la jonquille de mars dans son pot d’étain, de nous abandonner à la « contemplation en montagne », pour enfin nous enjoindre à partir en quête de notre « Orient intime ». Et il nous a confié que c’est, dans sa jeunesse, la main tendue du grand poète Yves Bonnefoy qui lui permit d’entrer en poésie.
Hier, dans une petite librairie fleurant bon les livres, nous avons rêvé des chevaux de Mongolie et de la Chine de Bashô, des douces collines aux confins du Morvan et d’un jardin angevin planté d’arbres fruitiers. Mais surtout deux poètes nous ont confié que les « infinis paysages » sont au plus près de nous, en nous, et qu’il nous suffit de savoir les regarder.
Le Livre à Venir, 21, rue de la Tonnelle à Saumur