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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 22:16

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Michel Mohrt voit dans le puritanisme et le sens du mal deux des principaux fils conducteurs du roman américain depuis ses origines. La « puissance des ténèbres » court depuis La Lettre écarlate jusqu'aux romans de John Updike. Il s'agit là d'un thème essentiel que symbolise la « baleine blanche » de Melville. Car le blanc, pour les puritains et les « pères fondateurs » est la couleur du mal...  

 

  • James Fenimore Cooper (1789-1851).

Le Dernier des Mohicans (1826) : une évocation des guerres coloniales entre Français et Anglais au milieu du XVII°siècle.

  • Harriet Beecher Stowe.

La Case de l'oncle Tom (1852) : la description des affres de l'esclavage et sa dénonciation au nom du christianisme et du droit des femmes.

  • Edgar Allan Poe.

Histoires extraordinaires (1840) : Poe détache la littérature américaine de l'anglaise, invente le roman policier de raisonnement et crée un nouveau genre de fantastique à la frontière entre le burlesque et le métaphysique.

Récit d'Arthur Gordon Pym (1838): mutinerie, naufrage et "horribles souffrances » accablent une expédition dans les mers du Sud et l'Antarctique.

  • Nathaniel Hawthorne (1804-1864).

La Lettre écarlate (1850) : dans l'Amérique puritaine des pionniers, une femme adultère est punie. Elle choisit de rester sur place et de se racheter par sa bonté.

  • Herman Melville (1819-1891).

Moby Dick (1851): récit réaliste, roman d'aventures et quête biblique, l'histoire du capitaine Achab poursuivant la baleine blanche est le chef-d'œuvre de la littérature américaine. La richesse documentaire de cette œuvre n'est nullement éclipsée par les questions métaphysiques que pose ce roman universel.

  • Samuel L. Clemens dit Mark Twain (1835-1910).

Tom Sawyer (1876) : mélodrame burlesque où deux garnements sont confrontés au meurtre et à l'erreur judiciaire dans une chasse au trésor où ils déploient leur astuce face au monde des adultes.

Huckleberry Finn (1885) : chef-d'oeuvre de l'auteur qui consiste en un parcours initiatique du jeune paria Huck, fils d'un petit blanc raciste, avec Jim, esclave en fuite. Le roman du premier écrivain américain à utiliser une machine à écrire.

  • Henry James ( 1843-1916).

Le Tour d'écrou (1898) : James explore les confins du réel pour traduire les incertitudes d'une imagination tentée par le fantastique. L'expérience équivoque d'une gouvernante  face à deux enfants y constitue l'énigme centrale.

Les Ambassadeurs (1903) : le sommet de l'art de James. Des Américains découvrent à Paris les charmes de la vie européenne.

  • Edith Wharton (1862-1937).

Ethan Frome (1911) : l'auteur s'écarte de la peinture des mœurs de la haute société pour aborder le thème tragique de la passion inassouvie dans un paysage de Nouvelle-Angleterre, peuplé de paysans frustes proches des personnages de Thomas Hardy.

  • Stephen Crane (1871-1900).

La Conquête du courage (1895) : évocation de la guerre de Sécession à travers le regard d'un jeune soldat avide de gloire, devenu déserteur par panique sur le champ de bataille.

  • Jack London (1879-1916).

Martin Eden (1909) : à travers l'histoire du jeune écrivain pauvre et rebelle, tour à tour marin et cow-boy, les thèmes majeurs du roman américain.

Theodore Dreiser (1871-1945).

Une tragédie américaine (1925) : par le maître du roman réaliste américain, une critique féroce de la civilisation matérialiste à travers une affaire célèbre qui conduisit un meurtrier à la chaise électrique.

  • Upton Sinclair (1878-1968).

La Jungle (1906) : la conversion au socialisme d'un ouvrier des abattoirs de Chicago, broyé par le capitalisme sauvage.

  • Ernest Hemingway (1898-1961).

Le Soleil se lève aussi (1926) : ou les cyniques désillusions de l'après-guerre. De beaux personnages, Le digne Jack Barnes émasculé par une blessure de guerre, le matador Pedro Romero qui fait un art du défi à la mort, Lady Brett, femme fatale, lucide et indépendante.

L'Adieu aux armes (1929) : évocation de la désastreuse retraite de Caporetto vécue par Hemingway au cours de la Grande Guerre. L'amour entre l'ambulancier Frederic Henry et l'infirmière anglaise Catherine Barkley connaît un destin tragique.

Pour qui sonne le glas a pour toile de fond la guerre d'Espagne.

Le Vieil Homme et la Mer (1952) : un vieux pêcheur cubain, Santiago, se bat farouchement contre un énorme poisson et finit par en triompher. Une fable étonnante qui a valu à son auteur une renommée universelle et le prix Nobel.

  • John Dos Passos (1896-1970).

Manhattan Transfer (1925) : le roman éclaté d'un monde éclaté : actualités, séquences romanesques, monologues lyriques se succèdent. Les vies s'entrecroisent, les mythologies américaines se font et se défont. Une épopée du XX°siècle.

  • Francis Scott Fitzgerald ( 1896-1940).

Gatsby le magnifique (1925) : « L'histoire d'un garçon pauvre dans une ville riche...Tout le sens de Gatsby, c'est l'injustice qui empêche un jeune homme pauvre d'épouser une jeune fille qui a de l'argent » : le drame de Fitzgerald dans le scintillement des Années folles.

Tendre est la nuit (1934) : l'argent sacrifie les talents et ruine les espoirs de ceux qui veulent réussir.

  • Sinclair Lewis (1885-1951).

Babbitt (1922) : une critique acerbe de "l'american way of life". Un monde foisonnant de personnages types de la société américaine de l'après Première Guerre mondiale par le premier prix Nobel américain.

  • Willa Cather.

La Mort et l'Archevêque (1927) : une dénonciation du fanatisme à travers la vie de deux missionnaires français originaires du Massif Central, pionniers du catholicisme en Amérique.

  • John Steinbeck.

Des Souris et des Hommes (1937) : drame de la fraternité dont les chapitres sont autant d'actes rigoureusement construits qui conduisent inexorablement à une fin tragique.

Les Raisins de la colère (1939) : sur la route 66, balayée par le souffle de l'épopée, les Okies, paysans de l'Oklahoma, s'embarquent à la recherche vaine du bonheur en Californie. Le chef-d'œuvre de l'auteur.

  • Margaret Mitchell.

Autant en emporte le vent (1936) : à travers l'inoubliable figure de Scarlett O'Hara, l'auteur identifie avec nostalgie le Sud à l'aristocratie romanesque des planteurs.

  • Erskine Caldwell.

Le Petit arpent du Bon Dieu (1933) : l'évocation de la misère et de la truculence des « petits blancs » ruinés mais stoïques dans un environnement brutal.

  • Carson McCullers.

Le Cœur est un chasseur solitaire (1940) : dans une petite ville de Géorgie, John Singer est un sourd-muet voué à la solitude qui paradoxalement prend une allure charismatique en recevant les confidences intimes d'individus divers, chacun décrivant le muet « comme il souhaitait qu'il fût. »

  • William Faulkner (1897-1962).

Le Bruit et la Fureur (1929) : la malédiction du Sud racontée et perçue au travers des prismes de plusieurs consciences. Un art du contrepoint musical qui a révolutionné le roman américain.

Tandis que j'agonise (1930) : monologues narrant le périple funèbre et cocasse d'une famille de petits blancs transportant le cercueil de leur mère à Jefferson.

Sanctuaire : intrusion de la tragédie dans le roman policier selon Malraux, l'œuvre suinte de la violence pathogène que subit une jeune fille délurée, Temple Drake, entre les mains d'un malfrat  pervers et impuissant, Popeye. On la retrouve dans Requiem pour une nonne (1951).

Lumière d'Août (1932) : une exploration du mal dans un Sud miné par le racisme, livré à un pouvoir de caste qui fait régner le mépris du Noir et des femmes.

  • Henry Miller (1891-1980).

Tropique du Cancer (1934) et Tropique du Capricorne ( 1939) : des « romances autobiographiques » au centre de débats sur la pornographie et la censure. Entre Rabelais et Walt Whitmann.

  • Horace McCoy.

On achève bien les chevaux (1935): ou la révélation de l'envers sordide du rêve américain en Californie.

  • John Fante.

Wait until Spring (1938): l'auteur y commence sa saga de l'Ouest à travers le personnage d'Arturo Baldini, du Colorado aux bas-fonds de Los Angeles.

  • Dashiell Hammett.

Le Faucon Maltais (1930) : ou l'inauguration du roman noir (« hard-boiled »), où Hammett présente sur un rythme « jazzy » des scènes que, au cinéma, le talent de John Huston rendra inoubliables.

  • Raymond Chandler.

Le grand Sommeil (1939) : s'il obéit au code d'honneur d'un chevalier médiéval, le privé Philip Marlowe est aussi le héros des causes perdues.

  • Robert Penn Warren.

Les Fous du roi (1946) :l'ascension et la chute d'un politicien démagogue et fasciste qui gouverne la Louisiane.

  • Herman Wouk.

Ouragan sur le Caine (1951) : le retentissement de la guerre y est traité en termes de paranoïa et de droit militaire à la désobéissance.

  • Mary McCarthy.

Le Groupe (1963) : le gratin protestant de la côte Est, produit des fameux collèges de l'Ivy League. La vie de huit jeunes filles sorties d'une de ses classes.

  • William Burroughs.

Le Festin Nu (1959) : « Je me suis éveillé de la maladie à l'âge de 45 ans, calme, sain d'esprit et relativement sain de corps si j'exempte un foie affaibli et ce masque de chair d'emprunt que portent tous ceux qui ont survécu au Mal... » L'enfer de la drogue.

  • Jack Kerouac.

Sur la Route (1957) : le livre-phare de la « beat generation » incarnée par Dean Moriarty, un frère de James Dean. Des voitures volées, des mauvais garçons qui ont fait pacte d'amitié et la route à 200 à l'heure. Une forme de bonheur dans les liens communautaires.

  • J. D Salinger.

L'Attrape-Cœur (1951) : l'itinéraire chaotique d'un adolescent de 16 ans, renvoyé de son lycée de Pennsylvanie. Un parcours initiatique qui révèle le mal dans l'âge adulte.

  • William Styron.

Les Confessions de Nat Turner (1967) : le massacre des Blancs en 1831 par des esclaves révoltés est relaté par le protagoniste lui-même dans un récit imaginaire avant son exécution.

Le Choix de Sophie (1979) : le narrateur Stingo rencontre une survivante d'Auschwitz, ce qui donne lieu à une réflexion sur les horreurs des camps et les stratégies de survie.

  • Bernard Malamud (1914-1986).

L'Homme de Kiev (1966), Les Locataires (1971) : un observateur privilégié de la communauté juive américaine qui traite dans son œuvre du thème de l'étranger.

  • Saul Bellow, Prix Nobel en 1976.

Les Aventures d'Augie March (1953) : elles inscrivent le protagoniste dans une tradition picaresque américanisée assortie d'une quête des origines. Le tournant à ne pas manquer dans la littérature contemporaine.

  • Isaac Bashevis Singer, Prix Nobel en 1978.

Ennemis (1969) : un juif polonais croit sa femme morte, épouse celle qui l'a sauvé d'un camp nazi et se retrouve bigame.

  • Philip Roth.

Portnoy et son complexe (1969) : un portrait hilarant des juifs de la classe moyenne new-yorkaise.

  • Richard Wright.

Un enfant du pays (1940) : les brimades, les lynchages et la violence du ghetto de Chicago dans une écriture naturaliste.

  • James Baldwin (1924-1987).

Les élus du Seigneur (1953) : un jour dans la vie des membres d'une église de Harlem où l'auteur a grandi.

  • Norman Mailer.

Les Nus et les Morts ( 1948) : l'enfant terrible des lettres américaines avec un regard désabusé et objectif sur la guerre du Pacifique.

  • Irwin Shaw.

Le Bal des maudits (1948) : l'auteur y dévoile l'absurdité des destins en temps de guerre.

  • James Jones.

Tant qu'il y aura des hommes (1951) : l'œuvre révèle les luttes internes de l'armée qui broie les âmes sensibles.

  • Ken Kesey.

Vol au-dessus d'un nid de coucous (1962) : macabre et hilarante métaphore de l'enfermement et de l'aliénation, marquée par le rebelle maniaque Randle McMurphy dont l'Indien Chief, également interné, rapporte les actes qui sèment le désordre dans un hôpital psychiatrique.

Thomas Wolfe.

Le Bûcher des Vanités (1986) ; Que l'ange regarde de ce côté : un classique racontant une enfance dans une petite ville du Sud.

  • Truman Capote.

De Sang-froid (1965) : anatomie d'un fait divers : l'assassinat d'une famille de fermiers texans. L'auteur mène sa propre investigation dans une affaire criminelle au Kansas, pour finalement retourner l'accusation contre l'injustice sociale, le meurtrier ayant cru effacer son infirmité par son acte de folie meurtrière.

  • Vladimir Nabokov (1899-1977).

Lolita (1958) : la dérive d'un quinquagénaire amoureux d'une nymphette, dont il a épousé la mère par calcul.

  • Djuna Barnes.

Le Bois de la nuit (1936) : « d'une qualité d'horreur et de fatalité apparentée de très près à la tragédie élisabéthaine » (T.S Eliot), cette œuvre a influencé la littérature américaine d'aujourd'hui.

  • John Irving.

Le Monde selon Garp (1978) : ou le destin ironique et fatal du fils programmé d'une féministe.

  • Paul Auster.

The City of Glass (1985); Ghosts (1986); The Locked Room (1986): l'auteur crée un paysage urbain surréalistes de labyrinthes générateurs de dédoublements « poesques ».

  • Toni Morrison, Prix Nobel en 1993.

La Chanson de Salomon (1970), Tar Baby (1981) ; Jazz (1992) ; Paradise (1998) : ou le parcours historique et intérieur de l'Afro-Américain afin qu'il n'appartienne qu'à lui-même.

 

Liste établie à partir de :

La Littérature américaine, Daniel Royot, PUF, Que sais-je ?

La Bibliothéque idéale, Bernard Pivot, Albin Michel.

 

 

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